Avec 43,6 % des voix, les populistes du PiS, le parti Droit et Justice, semble avoir gagné la majorité absolue aux législatives en Pologne. Des promesses mirifiques avaient été faites à la population, du social à tous crins sans pour autant se demander d’où l’argent pouvait parvenir. Je vous le donne en mille : Il provient de vous et de moi par le biais de l’argent communautaire. J’en saute de joie ! « Bien qu’un front puissant ait été contre nous, nous avons réussi à gagner », s’est félicité Jaroslaw Kaczynski, le boss du parti victorieux.« J’espère que la journée de demain confirmera notre succès. Devant nous quatre années de dure labeur ». De quoi mettre son drapeau en berne. Une fois de plus la bêtise triomphe. Peu de monde semble se poser la question comment pouvoir remplir de telles promesses ? Contrairement à la Hongrie, où l’opposition a rattrapé du chemin perdu aux municipales – Budapest est tombée aux mains des opposants de Viktor Orbán – on est loin d’avoir quitté l’âge de pierre de l’obscurantisme. La mise au pas de l’extrême-droite continuera à sévir, que ce soit dans la justice ou dans la liberté de pensée. Cela risque de nous causer encore bien du soucis au sein de l’UE. Deux conceptions de la politique en pleine contradiction. La Pologne veut faire valoir ses droits en prônant le nationalisme à outrance. Cela va en confrontation directe avec la philosophie libérale de l’UE, qui refuse que des hommes et des femmes soient mis sous le joug pour des raisons idéologiques. Contrairement à ce qui se passe dans une majorité de pays, il n’est pas question en Pologne d’accorder les mêmes droits civiques au peuple, qu’en Irlande, qu’au Pays-Bas ou qu’en Espagne. Une attitude qui n’a qu’une conséquence, celle de creuser encore plus profondément le fossé entre eux et les citoyens de l’UE. Weiterlesen

Pendant qu’à Paris le président Macron met le monde en garde contre le néofascisme, à Varsovie défilent, à l’occasion du centième anniversaire de l’indépendance de la Pologne, les partisans du gouvernement avec les hyper-nationalistes, avec les antisémites, les racistes, les xénophobes. Rien n’a voir avec le forum de la paix ! Ce qui se passe dans les rues de la capitale polonaise à de quoi inquiéter. C’est la démonstration de ce qu’il faudrait éviter à tout pris. Des paroles discriminatoires ont été prononcées. La police n’est pas intervenue. Ils devaient avoir reçu l’ordre de ne pas « perturber » ce grand élan démocratique. Pourtant la maire avait interdit que cette horde proche de l’idéologie nazie défile. C’est le gouvernement qui a pris la décision de passer outre et d’inviter ces fanatiques à se joindre à eux. Une situation qui n’est pas conforme avec les statuts de l’UE. C’est justement la démonstration pratique de ce que Merkel et Macron veulent éviter. Cela démontre aussi de l’impuissance. Que faire pour enrayer un tel phénomène ? Comment convaincre des aveugles ? Ces derniers n’ont vraiment pas compris que la Pologne, si elle était livrée à elle-même, ne pèserait pas lourd dans ce monde en pleine effervescence, qu’elle a besoin de ses alliés européens pour survivre. Weiterlesen

La croisade des populistes en Europe a subi un revers en Pologne. Le parti Droit et Justice (PiS) a perdu des points dans les grandes villes du pays, ce qui était inattendu. Certe la formation de Jaroslaw Kaczynski arrive en tête à l’échelle nationale avec 32,3 % des voix contre la Coalition civique (KO – centre droit) et le parti conservateur paysan PSL, qui réalisent respectivement 24,7 % et 16,6 % des voix. S’ils arrivaient à s’entendre pour les législatives en 2019 et la présidentielle en 2020, elle pourrait regagner la majorité en Pologne. Je considère ces municipales comme un signe positif pour l’avenir. Il faudra voir ce que les élections européennes nous réserveront, mais il est indéniable que quelque chose bouge en ce moment au sein de l’UE. Les citoyens seraient-ils en train de remarquer qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont assis et qu’ils se causent ainsi du dommage en soutenant par frustration des partis qui leur font miroiter un avenir meilleur, comme en Italie, mais qui au bout du compte les ruineront ? C’est ce qu’il faudrait faire comprendre aux électeurs un peu partout en Europe. En Pologne les gens commencent à remarquer que la xénophobie, l’exclusion des minorités et l’antisémitisme les mèneront en fin de compte dans un cul de sac. Mais il n’empêche que la racisme a pris de telles dimensions, qu’il sera difficile de revenir en arrière. Je veux prendre comme exemple un fait divers, dont le protagoniste principal a été un ami à Berlin. En se rendant à bicyclette pendant le week-end dernier au stade pour y voir un match, il aperçoit deux femmes qui se battent. Une noiraude et une rousse. Contrairement aux passants qui ne réagissent pas ou qui les incitent à la violence contre « la sale étrangère » qui a osé s’attaquer à une Allemande, mon ami réussi à les séparer. Et tout cela pour une question de priorité ! La police intervint, mais aussi des journalistes du quotidien « Bild », qui ont été alertés par la Syrienne, une étudiante en architecture, arrivent sur les lieux. Ils veulent écrire un article sur le recrudescence du racisme dans la capitale allemande. Weiterlesen

En cette fin de semaine a eu lieu à Munich la 54. Conférence sur la sécurité. Le thème de cette réunion est d’aborder tous les problèmes vitaux de notre humanité. Mais c’est aussi l’occasion de parler des faits marquants qui dérangent, comme la loi très controversée sur la mémoire de la Shoah en Pologne. Mateusz Morawiecki, le premier ministre, qui était présent, dut répondre à une question posée par un journaliste israélien, Ronen Bergman, au sujet des mesures prises à Varsovie. L’attitude du PiS, le parti au pouvoir en Pologne, est d’un nationalisme absolu, qui voudrait que les tortionnaires polonais des camps de la mort nazi, soient mis à l’écart de la critique. C’est du point de vue historique une hérésie. Bien sûr il y a aussi eu dans ce pays des dénonciateurs et des kapos qui travaillaient pour l’envahisseur nazi. Cette loi ne rime vraiment à rien. Elle ne fait qu’attiser les ressentiments et provoque de la grogne. Lorsque Ronen Bergman a demandé à Mateusz Morawiecki, si comme fils de rescapés de la Shoah, il aurait des ennuis avec la justice polonaise s’il parlait de ses parents, il y eut un tonnerre d’applaudissements dans la salle. Les réponses floues du premier ministre ne furent pas très convaincantes. Je prends cet exemple afin de démontrer que des faits vieux de plus de 71 ans peuvent déclencher de graves tensions. Nous nous trouvons dans un monde très sensible, où la moindre dérogation à la normale doit être prise très au sérieux, comme le prouve cette intervention. Weiterlesen