Après vingt ans de pouvoir, il serait légitime de penser à une retraite bien méritée. Mais en politique cela ne marche pas ainsi. Vladimir Poutine, sans raisons évidentes, essaie de briser l’opposition en retirant aux candidats indépendants le droit de se présenter aux élections municipales. Une mesure mesquine qui témoigne d’une grande insécurité. Il y a eu, comme vous le savez, des manifestations. Il y a une semaine plus de 1400 personnes ont été arrêtées, pendant ce week-end environ 800. S’il s’avère qu’elles ont été déjà condamnées pour atteinte à l’ordre publique, elles encourent quinze ans de prison. Je ne comprends pas qu’un homme intelligent comme lui ait recours à la répression, d’autant plus qu’une majorité de ses compatriotes lui sont favorables. Psychologiquement cela voudrait probablement dire que sans le pouvoir de telles personnes perdent pied. Qu’elles en sont tellement imprégnées, qu’un retour à une vie civile représente pour elles le déclin, en fin de compte la spectre de la mort. Il doit y avoir une crainte viscérale, que tout puisse partir à la dérive, qu’il y ait perte de foncements. Cela n’a plus rien à voir avec la logique. C*est le mental qui domine de telles actions. Vladimir Poutine, s’il se remettait en question, saurait parfaitement qu’il nuit ainsi à sa réputation. C’est la preuve qu’un intellectuel, il l’est, n’est pas à l’abri de son instinct de conservation. Cela n’a rien à voir avec le pragmatisme, mais est plutôt l’expression d’une angoisse. Peut-être craint-il qu’il puisse y avoir des réactions comme celles de Hong Kong, où le peuple brave la toute puissante Chine, afin de sauvegarder la démocratie. Weiterlesen

La croisade des populistes en Europe a subi un revers en Pologne. Le parti Droit et Justice (PiS) a perdu des points dans les grandes villes du pays, ce qui était inattendu. Certe la formation de Jaroslaw Kaczynski arrive en tête à l’échelle nationale avec 32,3 % des voix contre la Coalition civique (KO – centre droit) et le parti conservateur paysan PSL, qui réalisent respectivement 24,7 % et 16,6 % des voix. S’ils arrivaient à s’entendre pour les législatives en 2019 et la présidentielle en 2020, elle pourrait regagner la majorité en Pologne. Je considère ces municipales comme un signe positif pour l’avenir. Il faudra voir ce que les élections européennes nous réserveront, mais il est indéniable que quelque chose bouge en ce moment au sein de l’UE. Les citoyens seraient-ils en train de remarquer qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont assis et qu’ils se causent ainsi du dommage en soutenant par frustration des partis qui leur font miroiter un avenir meilleur, comme en Italie, mais qui au bout du compte les ruineront ? C’est ce qu’il faudrait faire comprendre aux électeurs un peu partout en Europe. En Pologne les gens commencent à remarquer que la xénophobie, l’exclusion des minorités et l’antisémitisme les mèneront en fin de compte dans un cul de sac. Mais il n’empêche que la racisme a pris de telles dimensions, qu’il sera difficile de revenir en arrière. Je veux prendre comme exemple un fait divers, dont le protagoniste principal a été un ami à Berlin. En se rendant à bicyclette pendant le week-end dernier au stade pour y voir un match, il aperçoit deux femmes qui se battent. Une noiraude et une rousse. Contrairement aux passants qui ne réagissent pas ou qui les incitent à la violence contre « la sale étrangère » qui a osé s’attaquer à une Allemande, mon ami réussi à les séparer. Et tout cela pour une question de priorité ! La police intervint, mais aussi des journalistes du quotidien « Bild », qui ont été alertés par la Syrienne, une étudiante en architecture, arrivent sur les lieux. Ils veulent écrire un article sur le recrudescence du racisme dans la capitale allemande. Weiterlesen