Deux conceptions de la gauche s’affrontent depuis hier entre l’Allemagne et la France. D’une part Matin Schulz a été nommé candidat à la présidence du SPD, de l’autre Benoît Hamon a été triomphalement élu pour se présenter pour le PS à la présidentielle. L’un est de l’aile-droite de la social-démocratie, l’autre fait franchement partie de l’aile gauche du socialisme français. Deux options différentes. L’une est plutôt pragmatique. Elle jauge les chances des prétendants. Il s’agit avant tout d’un calcul électoral, sans pour autant renier les grandes lignes de la gauche, de l’autre un certain romantisme gauchiste, qui ne tient pas compte des aspects extérieurs, comme ceux de se garder les plus grandes chances d’arriver à un but, aussi utopique qu’il puisse paraître. Benoît Hamon sait parfaitement qu’il ne pourra pas pour l’instant imposer ses idées chez les citoyens. Il semble vouloir donner un nouveau profil aux socialistes, qui par opportunisme s’étaient fourvoyés au centre et ne savaient plus juste où ils se situaient. Électoralement c’est probablement la plus mauvais décision qu’on pouvait prendre. Pour le parti le recours à plus d’identité. Martin Schulz quant à lui est tout autre chose qu’un idéologue. Il cherche plutôt avec les moyens de l’empathie à gagner les cœurs. Pour lui toute action efficace pour le SPD passe par le pouvoir. Afin de toucher le maximum de gens, il doit se départir de tout carcan dogmatique qui ferait effet de boomerang. Deux hommes très différents que ce soit dans leur manière de voir le monde et d’exprimer leurs fors intérieur. Si vous voulez avoir mon avis, bien qu’ayant été plutôt à gauche du spectre politique du parti, je ne peux plus qu’être réaliste. Dans les deux pays il s’agit avant tout de faire barrage contre l’extrême-droite et pour ce faire il faut avoir des chances de succès. Benoît Hamon n’atteindra probablement pas le second tour. Weiterlesen

Le geste de Sigmar Gabriel de quitter la tête du SPD et de donner à Martin Schulz la possibilité de briguer ainsi la tête de liste aux prochaines élections législatives, est un geste appréciable. Il n’a pas voulu mettre le parti dans l’embarras. Avec 20% de voix, cette grande formation populaire est au plus bas dans les sondages. Ce serait un record historique. 15 points de différence avec Madame Merkel ! Et ceci même avec un très bon travail gouvernemental. Sigmar Gabriel, malgré ses qualités, était le mal aimé. Il était assez intelligent pour se rendre compte, qu’avec son nom il entraînerait le parti dans un abîme, où il se remettrait difficilement. Il ne serait pas correct de tirer des parallèles avec ce qui se passe actuellement avec le PS. Certes il y a la question fondamentale du pragmatisme de la gauche en général. Le déplacement idéologique au centre lui cause des problèmes identitaires, d’autan plus que la Chancelière n’est pas si éloignée de la social-démocratie. Elle empiète aussi dans le social, ce qui normalement serait du ressort du SPD. L’électeur a du mal à y voir une ligne de démarcation. Avec la nomination de Martin Schulz, il n’en sera pas différemment, avec la seule différence, qu’il est particulièrement apprécié par les allemands. Son action comme président du parlement européen, a démontré qu’il a du courage et peut saisir le taureau par les cornes. Ce sera sa personnalité qui pourrait faire tilt, non pas le programme de son parti, qui à l’heure actuelle est absolument cohérent. Une fois de plus la preuve que l’homme ou la femme comptent, bien moins les déclarations d’intention. Weiterlesen