La gauche allemande n’est pas à l’abri de la xénophobie. Vendredi soir je suis allé avec ma fille à une réunion de sa section du SPD à Berlin. J’ai eu l’impression d’avoir été parachuté dans un meeting de l’AfD en écoutant le point de vue de certains camarades, dont les propos étaient identiques à ceux de l’extrême-droite. Heureusement que la majorité des participants les ont réfutés et décrit comme étant non-conforme avec la philosophie du parti, un parti qui a été discriminé par les nazis et contraint à l’exile en 1933. Bien des membres sont morts dans les camps de concentration. Je vous décris cet incident pour vous démontrer que la gauche est aussi atteinte du virus ségrégationniste. Ces derniers jours Sahra Wagenknecht, une des leaders de « Die Linke », « la France insoumise » d’outre-Rhin, a créé un mouvement qui porte le nom « Aufstehen », « Debout ». L’égérie de l’extrême-gauche allemande, la femme d’Oskar Lafontaine, une belle femme à moitié originaire de l’Iran, préconise une politique migratoire, qui a un relent provenant de l’AfD, quoique qu’elle en dise. Elle prétend sans détour qu’il faut rendre les frontières plus imperméables, qu’il s’agit de renvoyer dans leurs pays respectifs tous ceux qui pour des raisons de survie économique cherche leur salut en Allemagne. Weiterlesen

Le geste de Sigmar Gabriel de quitter la tête du SPD et de donner à Martin Schulz la possibilité de briguer ainsi la tête de liste aux prochaines élections législatives, est un geste appréciable. Il n’a pas voulu mettre le parti dans l’embarras. Avec 20% de voix, cette grande formation populaire est au plus bas dans les sondages. Ce serait un record historique. 15 points de différence avec Madame Merkel ! Et ceci même avec un très bon travail gouvernemental. Sigmar Gabriel, malgré ses qualités, était le mal aimé. Il était assez intelligent pour se rendre compte, qu’avec son nom il entraînerait le parti dans un abîme, où il se remettrait difficilement. Il ne serait pas correct de tirer des parallèles avec ce qui se passe actuellement avec le PS. Certes il y a la question fondamentale du pragmatisme de la gauche en général. Le déplacement idéologique au centre lui cause des problèmes identitaires, d’autan plus que la Chancelière n’est pas si éloignée de la social-démocratie. Elle empiète aussi dans le social, ce qui normalement serait du ressort du SPD. L’électeur a du mal à y voir une ligne de démarcation. Avec la nomination de Martin Schulz, il n’en sera pas différemment, avec la seule différence, qu’il est particulièrement apprécié par les allemands. Son action comme président du parlement européen, a démontré qu’il a du courage et peut saisir le taureau par les cornes. Ce sera sa personnalité qui pourrait faire tilt, non pas le programme de son parti, qui à l’heure actuelle est absolument cohérent. Une fois de plus la preuve que l’homme ou la femme comptent, bien moins les déclarations d’intention. Weiterlesen