260.000 personnes ont signé une pétition en faveur de l’euthanasie. Parmi elles des personnalités du monde de la culture, des arts et des sciences. Elle ont mis en avant les limites de la médecine palliative qui ne peut pas empêcher tous les malades de passer le cap de la mort sans douleurs. Elle a donc des limites, ce qui la rend parfois suspecte aux yeux de ceux qui voudraient avoir moins mal. C’est mon cas tôt ce matin. J’écris cet article en ayant de graves maux. En me levant, ma jambe me rappelle qu’elle en pleine rébellion. Malgré les opiacés il n’y a pas d’amélioration. De quoi désespérer. Mais malgré tout je tiens trop à la vie pour vouloir y mettre un terme. Il y a quelques années j’ai fait quelques films sur les méthodes palliatives et sait à quel point cette méthode peut être contestable au niveau des douleurs. J’ai rencontré des femmes et des hommes ayant la cancer au dernier degré, qui malgré leur martyre ne voulaient pas avoir recours à la mort-active. Celle qui est pratiquée souvent en Belgique et aux Pays-bas, où après concertation avec le malade, toute la procédure pour avoir droit à l’euthanasie est mise en route. Les conditions à remplir ne sont pas une bagatelle. En fin de compte une commission indépendante rend son jugement. S’il est positif, le médecin pourra donner une piqûre létale au patient et ceci en toute légalité. J’ai rencontré en Hollande des médecins qui était proche de la dépression, qui malgré les feux verts, ne supportaient pas de devoir donner la mort aux personnes étant frappées d’un mal incurable. Même si dans bien des cas cette « exécution » était justifiée, elle représente pour le praticien une atteinte au serment d’Hippocrate. Au lieu de soigner quelqu’un, on l’élimine ! Weiterlesen

Non, je ne vais pas faire de la théorie en parlant de la mort assistée. Je vais citer plusieurs situations auxquelles j’étais confronté. En tant que journaliste j’ai tourné un film aux Pays-Bas concernant l’euthanasie, d’autres sur la médecine palliative ou sur la mort dans un hospice. Mais aussi dans le cadre personnel, comme le décès de ma maman et d’un ami proche. Chez les deux derniers nommés, j’ai vécu ce qu’on serait en droit de nommer le harcèlement thérapeutique. Chez ma mère les médecins voulaient en 1995 à Genève la garder en vie, ceci malgré leurs dires qu’il n’y avait plus aucun espoir. Les reins ne fonctionnaient plus ainsi que d’autres organes. Elle était raccordée à une machine qui la maintenait en vie artificiellement. Elle m’avait recommandé de dire au médecin, qu’on la fasse partir naturellement, ce qui n’avait tout d’abord pas été le cas. Elle n’avait laissé aucun écrit à ce sujet. J’insistais auprès des médecins qu’ils la laissent s’endormir. Ce n’est qu’après reçu l’aval de son frère, qu’ils acceptèrent de faire ce pas. C’est dans cette situation que je me suis rendu compte à quel point il était difficile pour un médecin de prendre une telle décision. Je leur en suis reconnaissant. De même chez un ami il y a deux ans, qu’on a gardé en vie après une rupture de l’aorte. Les chirurgiens ont fait trois opérations sachant qu’il avait un cancer généralisé et qu’il n’en avait que pour quelques jours. L’hôpital a encaissé en une semaine plus de 80.000,00 Euros. N’étant pas de la famille, je me suis malgré tout rendu à la clinique, où un médecin supérieur, le chef de service de l’unité, a daigné me voir. Je lui ai dit que j’étais journaliste et que je trouvais scandaleux qu’on le garde en vie dans de telles conditions. Que ce qu’ils faisaient n’était qu’une planche à billets. Le fait est, que deux heures plus tard il était mort. Weiterlesen

Non, je ne veux pas trop vous importuner avec la douleur, mon journal suffit, mais je viens de lire un article concernant les cliniques spécialisées dans ce domaine en France. Il y est écrit que les médecins prescrivent trop d’opiacés. Étant moi-même un patient je ne peux que parler de moi, mais voudrais faire remarquer qu’il est très difficile de prescrire le bon médicament. J’ai dû en essayer plusieurs, avant qu’il y en ait un qui a fait un peu d’effet, mais j’ai malgré tout encore mal. En ce qui me concerne il a été impossible jusqu’à présent de faire le bon diagnostique. Souvent les causes sont multiples. Le docteur était parti d’une sténose, mais après bien des examens cela ne semble pas être la principale responsable de mes maux. Si vous lisez mon journal, vous le savez. Je tiens plutôt à apporter mon soutien aux thérapeutes qui ont un des jobs les plus difficiles dans le domaine médical. Prenez la migraine par exemple, il y a de multiples raisons qui peuvent en être la cause, que ce soient les vertèbres cervicales ou des problèmes de circulation sanguine. Parfois des troubles psychiques peuvent la provoquer. Cela prend beaucoup de temps pour pouvoir remédier à cet état de santé. Parallèlement les praticiens se trouvent confrontés à des patients désespérés qui demandent qu’on leur apporte un soulagement immédiat. On m’a averti dès le début que je devais m’armer de patience. Je ne sais qu’une chose, que la clinique où je me rends me donne l’impression que son personnel est à l’écoute des malades. Jamais un médecin a consacré plus de temps pour faire une anamnèse. Je le vois en plus une heure par semaine, afin qu’il puisse constater les effets de la thérapie. Lorsque j’ai participé comme journaliste à une soirée thématique à ARTE consacrée en autre à la médecine palliatives, où on essaie de soulager les patients qui sont condamnés, j’ai pu constater là aussi que malgré de hautes doses de morphine certains malades souffraient. Il n’y a pas de règles absolues. Weiterlesen