Gruger les personnes âgées est devenu un sport commun. L’exemple des Ehpad, des établissements privés, où des financiers rapaces peuvent faire leur beurre. Il s’agit de soutirer le plus d’argent aux riches, tout en réduisant les frais. Souvent les repas ne sont pas à la hauteur, le personnel réduit et mal payé. Tout cela tient plus ou moins de l’escroquerie. Tout cela m’a donné depuis longtemps à réfléchir, aussi la vétusté de certains établissements publics. J’ai des connaissances qui sont employées comme aides-soignantes et je peux affirmer ici, que les conditions dans lesquelles elles doivent s’occuper des personnes qui leur sont confiées, ne sont pas mirifiques, loin de là. Elles n’ont pour ainsi dire par le temps de s’entretenir avec elles, de les écouter. Elles sont laissées souvent seules avec leur angoisses, car le personnel est tellement réduit, que toute conversation serait une entrave au « bon fonctionnement » de l’établissement. Pour que les vieux ne « dérangent pas », on leur fait prendre des calmants. Un senior qui somnole, demande peu de soins. Ce qui se passe-là est désarmant, indigne. Ce serait de première urgence de recruter du personnel, mais il y a pénurie. Qui veut trimer des heures et des heures pour un salaire de misère ? Seules des personnes venant de pays lointains sont prêtes à se faire exploiter ainsi, espérant pouvoir se faire un jour une place au soleil en Europe, pouvoir s’y établir sans avoir recours à des passeurs véreux. À être des illégaux. Une telle situation ne peut pas perdurer, d’autant plus que grâce aux progrès de la médecine on rallonge de plus en plus la vie. Mais dans quelles conditions ! Si cela consiste à végéter, à être transformé en un légume, il serait plus adéquat que la nature fasse son boulot. Mais à quoi bon se lamenter, il faut trouver des solutions. Weiterlesen

Non, je ne vais pas faire de la théorie en parlant de la mort assistée. Je vais citer plusieurs situations auxquelles j’étais confronté. En tant que journaliste j’ai tourné un film aux Pays-Bas concernant l’euthanasie, d’autres sur la médecine palliative ou sur la mort dans un hospice. Mais aussi dans le cadre personnel, comme le décès de ma maman et d’un ami proche. Chez les deux derniers nommés, j’ai vécu ce qu’on serait en droit de nommer le harcèlement thérapeutique. Chez ma mère les médecins voulaient en 1995 à Genève la garder en vie, ceci malgré leurs dires qu’il n’y avait plus aucun espoir. Les reins ne fonctionnaient plus ainsi que d’autres organes. Elle était raccordée à une machine qui la maintenait en vie artificiellement. Elle m’avait recommandé de dire au médecin, qu’on la fasse partir naturellement, ce qui n’avait tout d’abord pas été le cas. Elle n’avait laissé aucun écrit à ce sujet. J’insistais auprès des médecins qu’ils la laissent s’endormir. Ce n’est qu’après reçu l’aval de son frère, qu’ils acceptèrent de faire ce pas. C’est dans cette situation que je me suis rendu compte à quel point il était difficile pour un médecin de prendre une telle décision. Je leur en suis reconnaissant. De même chez un ami il y a deux ans, qu’on a gardé en vie après une rupture de l’aorte. Les chirurgiens ont fait trois opérations sachant qu’il avait un cancer généralisé et qu’il n’en avait que pour quelques jours. L’hôpital a encaissé en une semaine plus de 80.000,00 Euros. N’étant pas de la famille, je me suis malgré tout rendu à la clinique, où un médecin supérieur, le chef de service de l’unité, a daigné me voir. Je lui ai dit que j’étais journaliste et que je trouvais scandaleux qu’on le garde en vie dans de telles conditions. Que ce qu’ils faisaient n’était qu’une planche à billets. Le fait est, que deux heures plus tard il était mort. Weiterlesen