260.000 personnes ont signé une pétition en faveur de l’euthanasie. Parmi elles des personnalités du monde de la culture, des arts et des sciences. Elle ont mis en avant les limites de la médecine palliative qui ne peut pas empêcher tous les malades de passer le cap de la mort sans douleurs. Elle a donc des limites, ce qui la rend parfois suspecte aux yeux de ceux qui voudraient avoir moins mal. C’est mon cas tôt ce matin. J’écris cet article en ayant de graves maux. En me levant, ma jambe me rappelle qu’elle en pleine rébellion. Malgré les opiacés il n’y a pas d’amélioration. De quoi désespérer. Mais malgré tout je tiens trop à la vie pour vouloir y mettre un terme. Il y a quelques années j’ai fait quelques films sur les méthodes palliatives et sait à quel point cette méthode peut être contestable au niveau des douleurs. J’ai rencontré des femmes et des hommes ayant la cancer au dernier degré, qui malgré leur martyre ne voulaient pas avoir recours à la mort-active. Celle qui est pratiquée souvent en Belgique et aux Pays-bas, où après concertation avec le malade, toute la procédure pour avoir droit à l’euthanasie est mise en route. Les conditions à remplir ne sont pas une bagatelle. En fin de compte une commission indépendante rend son jugement. S’il est positif, le médecin pourra donner une piqûre létale au patient et ceci en toute légalité. J’ai rencontré en Hollande des médecins qui était proche de la dépression, qui malgré les feux verts, ne supportaient pas de devoir donner la mort aux personnes étant frappées d’un mal incurable. Même si dans bien des cas cette « exécution » était justifiée, elle représente pour le praticien une atteinte au serment d’Hippocrate. Au lieu de soigner quelqu’un, on l’élimine !
Je sais qu’on me reprochera d’être aussi catégorique dans cette question morale qui bouleverse plus d’un. Compte-tenu des progrès de la médecine, l’âge de la population entière augmente de plus en plus. Cela amène fatalement plus de malades incurables qui ne demande qu’une chose, d’être enfin délivrés de leurs maux. Il est vrai qu’il y a bien des malades dans une situation si pénible, que le cas préconisé par les 260.000 signataires me paraît malgré mes réticences justifiés. Comme vous le savez, j’habite depuis des décennies en Allemagne, où le mot euthanasie éveille souvent un sentiment d’horreur. Il est impossible d’ignorer que pendant le 3ème Reich, un grand nombre de malades-mentaux ont été tués dans les cliniques psychiatriques ou dans des chambres à gaz situées à l’extérieur. L’argument était la sauvegarde d’une race pure et saine. La sélection des victimes était complètement arbitraire. Depuis qu’en Belgique et aux Pays-Bas il est aussi possible de donner aux malades-mentaux la mort, il y a eu levée de boucliers. Ces personnes sont-elles en mesure de savoir si elles veulent passer de vie à trépas ? Je ne le pense pas. On ne peut pas oublier l’aspect eugénique dans la mort active. Celle d’une hygiène collective, qui blesse tout ce qui nous est cher dans la vie. Je ne dis pas que c’est dans l’intention de ceux qui approuvent cette démarche de vouloir « purifier » la population, mais en légalisant ce procédé, ils ouvrent la porte à de tels excès. La raison pour laquelle je suis contre l’euthanasie !
pm