Non, je ne veux pas trop vous importuner avec la douleur, mon journal suffit, mais je viens de lire un article concernant les cliniques spécialisées dans ce domaine en France. Il y est écrit que les médecins prescrivent trop d’opiacés. Étant moi-même un patient je ne peux que parler de moi, mais voudrais faire remarquer qu’il est très difficile de prescrire le bon médicament. J’ai dû en essayer plusieurs, avant qu’il y en ait un qui a fait un peu d’effet, mais j’ai malgré tout encore mal. En ce qui me concerne il a été impossible jusqu’à présent de faire le bon diagnostique. Souvent les causes sont multiples. Le docteur était parti d’une sténose, mais après bien des examens cela ne semble pas être la principale responsable de mes maux. Si vous lisez mon journal, vous le savez. Je tiens plutôt à apporter mon soutien aux thérapeutes qui ont un des jobs les plus difficiles dans le domaine médical. Prenez la migraine par exemple, il y a de multiples raisons qui peuvent en être la cause, que ce soient les vertèbres cervicales ou des problèmes de circulation sanguine. Parfois des troubles psychiques peuvent la provoquer. Cela prend beaucoup de temps pour pouvoir remédier à cet état de santé. Parallèlement les praticiens se trouvent confrontés à des patients désespérés qui demandent qu’on leur apporte un soulagement immédiat. On m’a averti dès le début que je devais m’armer de patience. Je ne sais qu’une chose, que la clinique où je me rends me donne l’impression que son personnel est à l’écoute des malades. Jamais un médecin a consacré plus de temps pour faire une anamnèse. Je le vois en plus une heure par semaine, afin qu’il puisse constater les effets de la thérapie. Lorsque j’ai participé comme journaliste à une soirée thématique à ARTE consacrée en autre à la médecine palliatives, où on essaie de soulager les patients qui sont condamnés, j’ai pu constater là aussi que malgré de hautes doses de morphine certains malades souffraient. Il n’y a pas de règles absolues.
Je pense que la campagne qui a été déclenchée par le président Trump au sujet des opiacés a ses retombées en France. Je vous demande de réfléchir expressément au sort des patients qui souffrent l’enfer. De leur faire entrevoir qu’ils pourraient être abandonnés à leur propre sort, peut les plonger dans le désespoir. Lorsqu’il n’y a pas d’alternatives aux médicaments anti-douleurs, il serait parfaitement inhumain de les faire souffrir ainsi. Ceci parce que des médecins prescrivent à la tout va ces drogues. Mais il serait vain de n’employer que de tels moyens. Je dois faire tout au long de ma thérapie de la gymnastique médicale, des exercices pouvant relaxer les muscles, des massages et j’ai droit à un suivi psychologique. Il va de soi que le but affiché et de restreindre de plus en plus les doses lorsque la douleur décline. Dans mon cas mon médecin veille bien que je ne devienne pas dépendant des médicaments. En résumer je veux que vous preniez en considération que le succès des thérapie n’est pas garanti d’avance, qu’elle prend un temps considérable. Pour ma part je suis deux jours par semaine à la clinique depuis le début juillet. Cela risque de prendre encore assez de temps. C’est bien ainsi !
pm