Une enseignante du Collège Elsa Triolet à Sant-Denis a été braquée par un ado, qui a brandit sur elle un pistolet de pacotille. « Il y en a un qui est entré en criant : c’est un attentat ! Il a braqué une arme factice sur moi, il a tiré en direction de mon visage. J’ai mis ma main et les billes ont atterri sur ma main. J’étais dans la sidération parce que je ne connaissais pas l’individu. » Cette femme est en état de choc. Ses collègues ont décidé hier d’aller manifester. Une telle situation s’est déjà déroulée dans le département. Elle démontre à quel point la situation s’est détériorée. Pour beaucoup d’élèves le seul fait de déclarer, où ils vont à l’école, est un constat d’échec. Cette situation grave ne peut pas excuser une telle action. Est-ce en quelque sorte un cri d’alarme ? Ou est-ce qu’une bravade d’un jeune en déshérence ? Il démontre qu’il y a urgence pour l’État de remettre à plat ce que je nommerais « le mal des banlieues ». Depuis des années il est question de réformes, de projets. Ceci tout particulièrement dans le domaine de l’enseignement. Le but recherché est de rééquilibrer la situation des jeunes de ces cités par rapport à la moyenne nationale en ce qui concerne la qualité des cours et les chances de réussite. Malgré les bonnes intentions on est loin du compte. Le professeur est confronté directement à cette situation, même si lui-même, n’est qu’un pion sur l’échiquier. Il n’a pas d’emprise directe sur les méthodes scolaires, sur le rôle sociologique du collège par rapport à son environnement direct. Même si on le nie parfois, il ne peut être qu’un exécutant. Cela met à mal son autorité par rapport aux élèves, qui attendent de lui bien plus que ce qu’il est en mesure d’offrir. Weiterlesen

Depuis la mi-mars les tziganes de la région parisienne sont les victimes d’attaques injustifiées comme cela a toujours été le cas depuis la nuit des temps. Il leur est reproché le rapt d’enfants, une légende qui leur colle à la peau. Ceci pour les tuer et prélever des organes. La préfecture de police de Paris s’est empressée de dire, que ces accusations étaient complètement infondées. Il en est de même chez les Juifs. Ce genre d’injures est typique d’une époque, où les gens ne se sentent pas en sécurité, où toutes les assises semblent s’évaporer. Il faut des boucs émissaires afin de pouvoir montrer le mal du bout du doigt. Le soit-disant enlèvement des enfants fait partie de la panoplie discriminatoire qu’est le racisme. Les tziganes ont toujours été traqués. Ce n’est pas par amour du voyage, qu’ils ne sont pas sédentaires. Il faut prendre sous la loupe ce qui se passe encore aujourd’hui dans les pays de l’Est européen, d’où beaucoup d’entre-eux sont originaires. Ils sont chassés d’un endroit à l’autre, jugés indésirables par ce qu’ils ne sont pas comme les autres. On en a fait des traqués à qui les biens-pensants remettent en question leur droit de vivre. Comme pour les Juifs et les homosexuels, les nazis ont essayé de les exterminer à tout jamais. Des centaines de milliers d’entre-eux ont été exécutés, gazés à Auschwitz ou ailleurs. Et dire qu’actuellement le calvaire de ces malheureux est à nouveau d’actualité. C’est la preuve que nous nous trouvons en pleine régression en ce qui concerne l’esprit et l’intégrité intellectuelle. Weiterlesen

Saint-Denis, lycée Paul-Eluard à 10 heures le jeudi 13 septembre. Plusieurs jeunes armés de marteaux et de couteaux se sont introduits dans l’établissement et ont blessé un jeune de 16 ans. Une quarantaine d’enseignants et de surveillants ont alors exercé leur droit de retrait. Ils ont communiqué l’appel suivant : „Au printemps dernier, nous avions dû interrompre notre travail pour dénoncer un contexte de violence et des moyens insuffisants pour les prévenir“, ont-ils rappelé dans un communiqué. „Pourquoi nos élèves et les personnels n’ont-ils pas droit aux mêmes conditions de sérénité et de sécurité que ceux d’autres lycées ?“ Nous nous trouvons évidemment pas à Neuilly-sur-Seine, où les jeunes bien pourvus ont d’autres droits que ceux des villes et quartiers pauvres de la ceinture parisienne. Je connais cette situation du temps, où je tournais plusieurs fois par ans dans les banlieues un peu partout dans l’hexagone. Une certaine jeunesse, celle qui se sent en marge parce qu’on la considère comme étant perdue, se révolte d’une manière violente, car pour elle c’est le seul moyen de se faire entendre. Je condamne évidement de tels excès de violence, mais je peux les comprendre, ce qui peut vous choquer. Le département de Seine-Saint-Denis que je connais bien, peut être considéré dans certaines zones comme étant sinistrées. Des cités-dortoirs, où règne le désarroi. Pas d’espoir, pas de rayons de soleil, que de la morosité et en particulier aucun avenir. Ce n’est que dans la violence que s’exprime leur colère de ne pas être entendus. Des bandes se forment et sèment la terreur. Mais elles ne s’attaquent pas aux responsables, aux biens-nantis, mais à ceux qui sont issus de leur milieu. Weiterlesen

Sevran, une ville de banlieue aux portes de Paris, est une des plus pauvres du département de Seine-Saint Denis. Son maire, Stéphane Gatignon, a donné sa démission après 17 années passées à la tête de sa ville. Son but était, comme il le dit lui-même, de faire « péter le ghetto ». Malgré certaines réussites, comme le raccordement de Sevran au métro parisien, il montre son désarroi quant à l’intégration des banlieues au sein de la République. Il constate toujours à nouveau un réflexe de rejet, qu’il trouve déplorable. Il ne peut pas être question pour elle, d’égalité, de fraternité et de liberté. Elle est le mauvais élève qu’on place au fond de la classe. On ne l’affuble pas comme dans le temps, d’un bonnet affublé d’oreilles d’ânes, mais on en est pas loin. La banlieue est l’égal de la déchéance sociale, de l’échec professionnel et familial. Elle est un ramassis dans lequel on parque tous ceux qu’on considère comme étant indésirables. Ce n’est pas en agissant de la sorte, qu’il sera possible d’obtenir un progrès quelconque. Je peux très bien comprendre Stéphane Gatignon après avoir tourné plus de vingt ans en banlieue. J’ai commencé à m’intéresser à elles lors des incidents des Minguettes, une cité proche de Lyon. C’était une des premières manifestations « de raz-le -bol ». En 1983 y est née la marche contre l’inégalité et le racisme. Depuis j’ai l’impression que bien peu de choses se sont passées. Les tensions en banlieues sont plus tendues que jamais. Puis vient s’ajouter à tout cela l’intégrisme islamique qui stimule l’agressivité et la violence. Weiterlesen