Depuis des semaines le budget des États-Unis est bloqué. Des centaines de milliers de fonctionnaires ne reçoivent plus leur salaire, ne peuvent plus payer leurs factures et sont dépendants de la soupe populaire. Une situation qui pour l’instant n’est pas prête à changer. Le bras de fer entre le président et la chambre des représentants au sujet du mur entre le Mexique et les États limitrophes n’est de loin plus une question de milliards, mais une vue diamétralement différente de la manière d’aborder les problèmes de sécurité d’une nation moderne, comme devrait être les USA. Donald Trump avait axé toute sa campagne électorale sur l’exclusion. Il lui fallait un bouc-émissaire. Dans ce cas bien précis, se sont les latinos qui cherchent à passer la frontière afin d’améliorer leur situation de vie, qui dans leurs pays d’origines est des plus précaires. Les grands trusts n’y sont pas complètement étrangers, loin d’en faut. Au Honduras par exemple, la United fruit – qui n’a jamais mangé des bananes de la marque Chiquita ? – fait travailler des ouvriers agricoles dans des conditions proches de l’esclavage. Une situation dénoncée par les organisations humanitaires. Mais il n’y a pas que cela. Parallèlement la criminalité déstabilise ces pays. Le meurtre, la prise d’otages et j’en passe font partie du quotidien. Puis le combat entre des bandes rivales concernant le trafic de drogue, tout cela explique l’exode, la seule possibilité à échapper à l’enfer. Il est assez cynique que Donald Trump traite ces malheureux de criminels et qu’il veut s’attaquer aux gueux au lieu de mettre un terme à la mainmise des parrains sur ces populations. Mais on ne tue pas la poule au œufs d’or. Des cercles avec qui on est relations d’affaires. Ce n’est que l’argent qui intéresse les affairistes, non pas la justice sociale.
Les Démocrates ont mis le doigt sur la plaie et ne sont pas pour l’instant prêt à céder. Il en va de leur crédibilité. Je pense que le thème de l’immigration et comment la gérer plus humainement, sera un des points importants des élections qui auront lieu dans deux ans. La campagne à débuté au seuil de la nouvelle année. Julián Castro, un ancien ministre de Barak Obama, chaud partisan des accords de Paris concernant le réchauffement de la planète, s’est lancé dans la mêlée, le premier candidat à la présidentiel de 2021. Cet homme d’origine mexicaine est un adversaire acharné du mur, qu’il considère, comme ses amis politiques, comme étant une hérésie. Pour lui pas le bon moyen d’enrayer ainsi la migration illégale. Il y a évidement aussi la question épineuse de l’isolationnisme. Trump est en train de se rendre compte, que la guerre commerciale qu’il y a déclaré à la Chine, amènerait le pays tout entier dans une situation des plus précaires. Les Démocrates quant à eux prônent le libre-échange, le dynamise commercial. Mais eux-aussi sont dans un dilemme. Ils doivent atténuer les effets pervers dus à la mondialisation en conférant à la population des gardes-fous. En clair des mesures d’État afin de prendre en charge les plus pauvres. La question épineuse de l’assurance médicale pour tous, a démontré à quel point des mesures, faisant pour nous partie de la normalité, pouvaient perturber les esprits. On est encore loin du socialisme à l’américaine.
pm