Ce n’est pas avec joie que j’écris ces lignes comme je le fais d’habitude. J’ai viscéralement mal lorsque j’entends des Gilets jaunes dire qu’il faut passer de la violence à la haine, qu’il faille exécuter Emmanuel Macron et éliminer la République, comme je l’ai lu sur Facebook. Je trouve de telles diatribes pas dignes d’un mouvement social, dont le soutien aux plus pauvres d’entre-nous est ce qui devrait les guider avant tout. Je n’admets pas qu’on puisse pousser la France dans la haine, comme le font les adeptes d’Éric Drouet. Même si je pense que le Président doit s’ouvrir plus aux pauvres, je condamne un tel comportement. Je conçois parfaitement qu’on puisse lutter pour une cause, mais sans remettre l’unité de la nation en question. Je suis le dernier, en tant que syndicaliste, à remettre en faute le droit de grève, un droit fondamental, pour obliger les détenteurs du capital à fléchir. Mais en fin de compte, il s’agit de tout faire pour que des rapprochements aient lieu à la table des négociations. Après la tempête l’accalmie. Au fond de moi j’ai un tel amour pour la France, que je ne peux pas admettre que la haine prenne le dessus. J’ai fait mon choix, celui de faire passer le pays avant toute autre chose. Je pense que le mot haine devrait être définitivement rayé du vocabulaire. Ce mot est l’antithèse des droits de l’homme, sur lequel toute notre philosophie s’appuie, celle des siècles des lumières. Tout ce qui pourrait scinder le pays en deux, je le rejette ! Le président de la République a fait amende honorable, qu’exiger encore de lui ? Qu’il aille en pénitent à pieds-nus à Rome ? Je trouve abject que des activistes puissent ressortir des paroles antisémites dignes de ce torchon qu’a été « Je suis partout ! » De faire le salut hitlérien, même s’il est à l’envers, qui est un appel à l’exclusion des Juifs de la nation.
Non, je n’ai pas honte de mâcher mes mots, de faire comprendre à ceux qui condamnent mes idées, que je ne sois pas prêt à me soumettre à leur haine. Il y a des moments dans la vie, où il faut faire son choix. Je le fais en tant que journaliste pour la dignité, pour le respect d’autrui. Je suis prêt à nager à contre-courant, peu importe de quel sujet à mes yeux vital il s’agit. Hier j’ai évoqué la situation en Allemagne, où des milices d’extrême-droites défilent dans les rues d’Amberg. Demain cela pourrait-être Salvini et ses néofascistes en Italie. Je ne peux et ne veux pas jouir d’une vie de bon retraité qui n’a que son petit confort dans son collimateur ! À 72 ans je ne veux pas me mettre en veilleuse, au contraire. Je serais heureux si cet article suscitait des réactions. J’aimerais que les citoyens se réveillent enfin et prennent position, pour le pour ou le contre de ce que je viens d’écrire. Il n’y a pas d’âge pour monter sur les barricades, même si c’est à l’aide d’un déambulateur. Je tiens absolument à rayer le mot haine de mon vocabulaire et veux vous inciter d’en faire autant! J’ai toujours été un homme de dialogue, même avec les néonazis, à qui je n’ai jamais caché personnellement ce que je pensais d’eux, quitte à recevoir des coups. La raison pour laquelle je me mets de travers en ce qui concerne de toute tentative de violence, que la haine engendre. Ne croyez surtout pas que je vais abdiquer !
pm