Ce qui encore hier soir semblait totalement utopique, a été entériné à quatre heure et demi ce matin : un accord entre les 28 nations de l’UE, concernant la politique migratoire. Il a été tout d’abord été décidé de renforcer les frontières de l’Union. Cela entrerait dans le cahier des charges de Frontex. Puis d’accorder de l’aide à l’Italie, la Grèce et l’Espagne. Il serait question d’établir sur le territoire de l’Union ou en Afrique du Nord – avec le feu vert des différents pays – des camps d’accueil. Il serait alors fait des recherches des personnes qui ont été sauvées des eaux en Méditerranée afin de connaître les raisons de leur fuite de leurs pays respectifs. Comme le stipule la convention de Genève au sujet des réfugiés politiques, ces derniers ne peuvent pas être renvoyés. Il en est autrement pour tous ceux qui fuient la faim. Ils ne peuvent pas jouir du droit d’asile et doivent rentrer. À l’instant, où j’écris ces lignes, je ne sais pas encore ce qui a été prévus pour eux. J’ai du mal à croire que l’UE restera complètement insensible à leur sujet. Logiquement cela devrait découler sur une coopération économique renforcée avec les pays concernés. Je suis évidemment satisfait que l’UE a été sauvée au dernier moment, malgré une politique migratoire plus restrictive. De l’autre, je suis assez pantois, qu’il faille qu’un gouvernement aux relents fascisants comme l’Italie, puisse inciter les membres à se mettre d’accord. C’est indéniablement un succès pour le premier-ministre Guiseppe Conte. Aussi Horst Seehofer à de quoi être content. En mettant Angelika Merkel au pied du mur, il l’a forcée à faire des pas en avant, ce qu’elle répugne d’habitude de faire. Je sais, dans de tels moment il ne s’agit pas d’être dogmatique, mais je dois avouer que j’ai assez de mal à avaler la couleuvre en ce qui concerne ce succès des populistes. Cela voudrait-il dire qu’ils peuvent nous mettre sous pression ?

Du point de vue politique, il sera très important de revendiquer la paternité de cet accord. Si je ne me trompe pas, ce sont Emmanuel Macron et le premier espagnol, Pedro Sanchez, qui ont les premiers lancé l’idée de l’instauration de camps pour les nouveaux-venus. Madame Merkel, qui se trouve dans une situation difficile, aura aussi donné du sien afin d’arriver à un résultat. Mais il est indéniable, le parti frère, la CSU, pourra continuer à la faire chanter. Je pense qu’il pourra avoir une accalmie, mais la tempête risquera toujours d’éclater et ceci jusqu’à la fin de son mandat. Dans ce cas-là ce serait une victoire avec un goût amer. Peut-être que Donald Trump a lui-aussi été un artisan du rapprochement des pays-membres de l’UE. Les chefs de gouvernement savent très bien qu’ils ne pourront pas résister à ses attaques, notamment dans la perspective d’une guerre commerciale en faisant cavalier seul. Sur une photo prise à la fin des débats, on voit Theresa May s’entretenir avec Emmanuel Macron. Elle devra bientôt faire face seule à la pression des USA, après que le Brexit ait été consommé. Je lui souhaite bien du plaisir. Je suis en droit de penser, que si un tel résultat avait été obtenu avant le référendum au Royaume-Uni, le verdict du peuple aurait pu être différent. Je pense que Madame May a bien compris la portée de ce qui s’est passé cette nuit et qu’elle s’en mord les doigts. Dans une période, où les bonnes nouvelles sont rares, permettez-moi de me réjouir !

pm

https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/29/un-accord-sur-les-migrations-trouve-au-sommet-de-l-union-europeenne_5322859_3214.html

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