Kim Jong-un est le premier dirigeant de la Corée du Nord a fouler le territoire du Sud de la péninsule, depuis le cessez-le-feu en 1953. De facto les deux pays sont encore en guerre, aucun traité de paix ayant été signé. Le président Moon Jae-in, après une poignée de main, a fait quelques pas au-delà de la ligne de démarcation avant de se rendre avec Kim Jong-un dans la maison, où a eu lieu la signature du cessez-le-feu. Les deux hommes ont l’intention de jeter une bonne base, pour enfin que la paix règne dans la péninsule. Il sera élaboré un catalogue des mesures à prendre pour arriver à un résultat tangible. Il sera tout d’abord question de jeter des ponts entre les deux pays, ceci aussi d’une manière informelle. Il sera aussi question de l’arsenal nucléaire du Nord et de la manière d’arriver à une situation, où Kim Jong-un puisse s’en passer. Ce sera le point principal des contacts personnels qu’il aura d’ici peu avec Donald Trump. Connaissant la volatilité du président américain, on est en droit d’émettre quelques doutes sur ses intentions. Ce qu’il approuve aujourd’hui n’est pas forcément le cas demain. Il sera possible de jauger mieux la situation le 1er mai, lorsqu’il prendra la décision de mettre en place sa politique douanière en sabordant le libre-échange des marchandises entre l’UE et les USA. Nous aurons la preuve, s’il est réceptif ou non aux bon conseils que lui a donné Emmanuel Macron lors de sa visite à Washington. Ce n’est pas le clinquant des cérémonies ayant entouré les pourparlers entre les deux hommes, qui est une garantie de rapprochement. Il pourrait en être de même avec Kim Jong-un.
Je ne souhaite évidemment pas que cela soit de la poudre jetée aux yeux de l’opinion mondiale, d’un président qui est avant tout attiré par le show-business. Ses rapports avec la Chine sont aussi comparables au passage d’une douche chaude à une douche froide. Cela dépend de la situation immédiate. Lorsque le président Xi lui a fait les honneurs de le recevoir à Pékin avec un décorum digne d’un empereur, Donald Trump est pleins de louanges, mais sitôt le dos tourné, il parle de la Chine comme étant un pays-félon. C’est la raison pour laquelle personne, avant tout son peuple, ne peut se fier à lui. Il est très difficile de composer avec une girouette. Je crains que cela soit la réalité à l’heure où j’écris ces quelques lignes. Quelles sont les raisons de cette attitude ? Je crains qu’il faille y trouver ses sources dans son narcissisme. Se regardant constamment dans un miroir, il sait apprécier le rôle du gros méchant, qui dans un moment de complaisance, accorde ses faveurs à tel ou tel projet. Mais qui par la suite le rejettera en prétendant qu’il n’est pas à l’avantage de sa patrie. Tout cela est une partie de poker-menteur, où tout le monde sera perdant, le peuple américain en premier lieu. Que reste-t-il à faire ? De faire semblant de négocier avec lui comme le fera Angela Merkel aujourd’hui à la Maison-Blanche, sachant qu’à long terme cela risquera de servir à rien. Un mauvais vaudeville, qui n’aura pas même la qualité de faire rire. Je crains fort que nous passions au moins encore deux années et demi, à subir un tel régime. Y-a de la joie !
pm