François Hollande a raison lorsqu’il a déclaré à Angoulême, lors du festival du film francophone, qu’il ne fallait pas prendre dans le cadre du nouveau code du travail des mesures qui ne soient pas vraiment efficaces. Si on demande aux salariés de faire des sacrifices, il faut pouvoir donner une réponse claire et leur expliquer que c’est un investissement pour l’avenir, que ce sera le seul moyen de sauvegarder et de créer des emplois. Le principe du boulot-dodo, où le patron dispose et l’employer se soumet, faute de perdre sa place et du même coup son sommeil, ne peut pas perdurer. Pour que le travailleur soit disposé à mettre la main à la pâte, il doit se sentir considéré. Et c’est justement où le bât blesse dans bien des cas en France. Je ne reviendrai pas aujourd’hui sur les dispositions que sont en négociation jusqu’à la fin du mois, bien plus sur l’aspect psychologique qui est à la source des tensions qui existent entre le patronat et les employés. Depuis des années la méfiance est de mise, ce qui rend les débat si difficiles. Bon nombre de salariés se sentent lésés et du même coup méprisés par des patrons qui prétendent que leur personnel les trait comme des vaches à lait, que beaucoup de collaborateurs sont des fainéants et que de ce fait le travail en souffre. Et j’en passe ! De l’autre côté de la barricades les chefs sont traités de négriers, de Draculas.. Toute une panoplie d’injures plus ou moins justifiées. Dans de telles conditions il serait naïf de croire que ce beau monde va se tomber dans les bras, parce qu’Emmanuel Macron le veut ainsi. Il y a eu trop de terre brûlée de part et d’autre pour s’attendre à des miracles. Je ferai là le reproche aux partenaires sociaux d’avoir une vue ringarde des rapports qui devraient exister au sein de l’entreprise. Les uns et les autres ne semblent pas comprendre que sans coopération il ne peut pas y avoir d’avenir. Weiterlesen

Comme ancien syndicaliste j’étais membre du comité de notre section d’entreprise à la radio-télévision bavaroise, une chaîne du service public ARD. Nous avions bien des références de base prenant en compte les autres accords conclus dans notre branche, mais c’était aux partenaires sociaux de notre entreprise à négocier les modalités qui concernaient environ 5000 à 6000 employés et pigistes situés à Munich et à Nuremberg avant tout. Nous avions la liberté de négocier nos revendications en prenant compte la situation régionale. Cela concernait tout aussi bien les salaires et les cachets des intermittents, des arrangements à trouver avec les prestataires comme des maison de production, ceci avant tout en ce qui concerne les droits d’auteurs. C’est la méthode préconisée par le Chef de l’État, que je trouve bonne, l’ayant pratiquée. Mais attention ! Elle ne peut que fonctionner si le syndicat à du poids. Pour que le code du travail fonctionne vraiment, il faudra un engagement accru des représentants du personnel. Et aussi de la transparence ! Avant toutes négociations nous avons eu accès aux dossiers financiers de l’entreprise, à son plan d’investissement pour les prochaines années, aux budgets des différents services ainsi qu’un business-plan. Dans l’équipe syndicale nous avions des économistes, des juristes, des spécialistes de l’audiovisuel, des rédacteurs et des techniciens. Nous étions en mesure de faire une analyse pointue de la situation et d’argumenter d’une manière professionnelle. Cela concernait aussi les retraites et les rentes d’entreprise. Parmi nous, nous avions un camarade d’une compétence dépassant de loin notre cadre régional. Ses propositions ont été reprises au niveau national. Weiterlesen