Lorsque j’ai vu le visage tuméfié de cette jeune femme dans le Nouvel Observateur, je me suis vu forcé d’écrire ce papier sur les violences conjugales. Vous me direz : « Tu te répètes Pierre ! » Effectivement ce n’est pas la première dois que j’aborde ce sujet, mais comme il est déjà presque considéré comme étant de la routine, je n’ai aucun scrupule de le faire. Il est très difficile d’analyser ce qui se passe dans les alcôves, où normalement le grand public ne devrait pas avoir accès, néanmoins je vais tenter de le faire. Qu’est ce qui peut amener un homme à exercer de la violence ? Est-ce le stress auquel il est soumis ? Les sarcasmes de son épouse lorsqu’il peine à remplir son devoir conjugal ? Où la frustration d’être soumis à un horaire intraitable, d’être littéralement forcé d’avoir du succès au boulot, où on le traite de larbin? Où les dettes qu’il n’arrive pas rembourser ? Peut-être des circonstances atténuantes pour certains, pas pour moi qui considère la violence contre les femmes comme étant plus que répréhensible. Il est évident que la source de ces terribles faits se trouvent dans le mal-être. Beaucoup de couples sont mal assortis. Ils n’auraient jamais dû envisager une vie commune, car les caractères sont incompatibles. L’amour-fou cache souvent la réalité, celui du quotidien dont est fait la vie d’un couple. Lorsqu’il s’agit de prendre une décision qui engage deux vies entières, les candidats au mariage sont mal conseillés. Ils se lancent dans une aventure dont ils ne connaissent pas les aboutissements. C’était aussi notre cas pour ma femme et moi, mais la chance a voulu que nous entendons bien, ce qui a permis que nous soyons encore heureux après 47 de mariage. Mais cela aurait pu être autrement. La spontanéité de notre décision de nous marier a été dans ce cas récompensée. Weiterlesen

Vouloir sauver un être cher à tout prix, est un réflexe tout à fait naturel. Nous voulons repousser la mort, lui donner de moins en moins d’emprise, mais c’est une illusion car en fin de compte elle vaincra toujours. Les médecins feront tout pour combattre la maladie, remettre en état des organes malades. Le serment d’Hippocrate leur dicte de tout tenter dans l’intérêt du patient, de ne pas laisser passer la moindre chance de sauver un être humain. Jusqu’où peuvent-ils aller ? Ont-ils le droit de manipuler ce que la nature ferait d’elle-même ? Avec les progrès de la médecine il est possible de repousser l’échéance normale d’un décès. Les moyens techniques le permettent. Mais est-ce une solution humaine ? Peut-on ainsi remettre en question le destin ? C’est un des points d’interrogations les plus délicats de l’éthique médicale. Est-ce aux thérapeutes à décider ce qu’il y a lieu de faire ? Même si la personne concernée a expressément émit le souhait qu’on ne lui prolonge pas la vie inutilement, c’est l’instant qui dictera toujours la manière d’agir. Le moindre espoir devra être pris en considération, faute d’erreur grave. Toute la question de l’euthanasie est liée à une telle décision. Qu’on le veuille ou non, il est quasi impossible de prendre une mesure équitable. Est-ce au médecin de le faire ? Ou aux parents ? Il ne peut pas y avoir de réponses satisfaisantes. Il est vrai que beaucoup de praticiens ne veulent pas se déclarer impuissants face au destin. Pour être efficaces, ils ne peuvent pas le considérer comme une fin en soi. S’il n’en était pas ainsi, il n’y aurait eu aucun progrès dans le domaine thérapeutique. Il est évident que les progrès repoussent de plus en plus les limites du possible. Weiterlesen

C’est l’horreur ! Plus de 800 réfugiés venant de Libye se sont noyés. Des passeurs criminels les ont forcés à monter sur une embarcation réservée à un nombre limité de personnes. Il y a eu un appel de détresse. Un cargo portugais a pu se diriger vers le lieu où se trouvait le bateau. Lorsque les fugitifs l’ont vu, ils se sont tous déplacés de son côté et ont provoqué ainsi le naufrage. La plupart d’entre-eux ne savaient pas nager. Une catastrophe qui met la politique migratoire de l’UE au pied du mur. C’est un échec cuisant pour une politique vouée à l’échec. Il est impossible que Bruxelles ne réagisse pas. La peur de se trouver face à un flot ininterrompu d’individus cherchant un avenir meilleur sur notre continent peut expliquer l’attitude des autorités. Il n’est un secret pour personne que l’atmosphère est empoisonnée par les populistes, qui attisent le feu du racisme, de l’exclusion. Pour eux chaque réfugié qui n’atteint pas son but est un bon réfugié, même s’il meurt. Leur discours humanitaire est pour moi encore plus insupportable que leurs diatribes meurtrières. Faire semblant de s’intéresser au sort des fugitifs est du cynisme pur. Aussi la tentative de faire la différence entre les personnes victimes de la guerre et celles de la faim. D’un côté appliquer le droit d’asile, de l’autre rejeter tous ceux qui sont menacés par la disette, me fait penser à la sélection au camp de concentration de Birkenau. Mais ne nous leurrons pas, nous nous trouvons face à un problème de taille. L‘ Europe n’est pas en mesure d’accueillir tout le monde. Si les conditions d’intégration s’en trouvent menacées, cela pourrait être de la dynamite. Il est malheureusement évidant qu’une sélection doit avoir lieu. Weiterlesen