Lorsque j’ai vu le visage tuméfié de cette jeune femme dans le Nouvel Observateur, je me suis vu forcé d’écrire ce papier sur les violences conjugales. Vous me direz : « Tu te répètes Pierre ! » Effectivement ce n’est pas la première dois que j’aborde ce sujet, mais comme il est déjà presque considéré comme étant de la routine, je n’ai aucun scrupule de le faire. Il est très difficile d’analyser ce qui se passe dans les alcôves, où normalement le grand public ne devrait pas avoir accès, néanmoins je vais tenter de le faire. Qu’est ce qui peut amener un homme à exercer de la violence ? Est-ce le stress auquel il est soumis ? Les sarcasmes de son épouse lorsqu’il peine à remplir son devoir conjugal ? Où la frustration d’être soumis à un horaire intraitable, d’être littéralement forcé d’avoir du succès au boulot, où on le traite de larbin? Où les dettes qu’il n’arrive pas rembourser ? Peut-être des circonstances atténuantes pour certains, pas pour moi qui considère la violence contre les femmes comme étant plus que répréhensible. Il est évident que la source de ces terribles faits se trouvent dans le mal-être. Beaucoup de couples sont mal assortis. Ils n’auraient jamais dû envisager une vie commune, car les caractères sont incompatibles. L’amour-fou cache souvent la réalité, celui du quotidien dont est fait la vie d’un couple. Lorsqu’il s’agit de prendre une décision qui engage deux vies entières, les candidats au mariage sont mal conseillés. Ils se lancent dans une aventure dont ils ne connaissent pas les aboutissements. C’était aussi notre cas pour ma femme et moi, mais la chance a voulu que nous entendons bien, ce qui a permis que nous soyons encore heureux après 47 de mariage. Mais cela aurait pu être autrement. La spontanéité de notre décision de nous marier a été dans ce cas récompensée.
Mais il faut avouer que chez bien des couples ce n’est pas ainsi. Il n’y aurait pas près de 50 % de divorces, ce qui explique les violences conjugales. De croire que le fait de faire des enfants atténuera les tensions est une illusion. Mais peu importe les raisons, la loi devrait être bien plus sévère dans de domaine. Elle devrait tout d’abord donner aux services sociaux la possibilité d’intervenir en amont. Ce sont eux qui peuvent se faire une idée de la déshérence de certains couples. Le chômage puis l’alcool qui en résulte est pour la plupart du temps une des raisons essentielles. Puis il y a les charges dont les femmes sont soumises, qui souvent sont inhumaines. S’occuper des enfants, faire le ménage, aller au boulot et de surcroît être une maîtresse langoureuse. Comment y arriver après 16 heures de marathon ? Il est évident que la sexualité en prend pour son grade. Je pense que dans la plupart des cas tragiques, c’est la source de la violence. La société devrait revoir sa copie. Tant qu’un salaire ne suffit pas pour subvenir aux besoins essentiels d’une famille, la femme sera désavantagée, considérée comme une bête de travail, qui doit fonctionner. Si on veut vraiment lutter contre la violence conjugale, il faut réformer tout le système, faire en sorte que les familles ne soient pas soumises aux pression qu’elles vivent souvent. Une telle revendication est une utopie, je le sais. Mais ce serait pas honnête de ma part de passer sous silence les causes principales de la violence conjugale.
pm