Un dur réveil pour l’Allemagne ! Elle n’est plus le roc dans la tourmente, mais bien une nation vulnérable. L’illusion qu’elle pouvait braver les intempéries s’est estompée. Le système politique est entrain de changer. Il ne peut plus être question de partis populaires comme c’était le cas dans le passé. Que ce soit les conservateurs ou les sociaux-démocrates, leurs assises sont entrain de s’effriter. Demain nous en aurons la preuve à 18 heures, à la fermeture des locaux de votes en Bavière. D’après les sondages la CSU est en chute libre. Ce parti qui avait la majorité absolue, ne compte plus que 34 % des voix, tendance plongeante ! Ne parlons pas du SPD, qui avec ses 12 % suit l’exemple du PS. Il ne faut pas s’attendre à des miracles, bien que 42 % de l’électorat ne s’est pas encore décidé. L’extrême-droite,qui jusqu’à présent n’était pas représentée à la diète, aurait 10 %, pour moi un chiffre peu sûr. Qui avoue volontiers qu’il votera pour l’AfD ? Je m’attends à plus. Mais je n’ai pas l’intention de jouer à l’oracle de Delphes. Je ne possède pas de boule de cristal ! Hier soir a eu lieu le dernier meeting de la CSU à Munich dans une taverne traditionnelle. Monsieur Seehofer, le brouillon ministre de l’intérieur et chef du parti et Monsieur Söder, le ministre-président bavarois ont évité d’inviter Madame Merkel, de peur de perdre des voix. Pour la remplacer, le smart Sebastian Kurz a fait le voyage de Vienne pour donner un coup de collier à ses amis conservateurs.

C’est évidemment une gifle contre le parti-frère qu’est la CDU de marquer ainsi ses distances. Demain soir il sera question des responsabilités s’il y a un échec cuisant. Ce sera évidemment la faute de la Chancelière et de son gouvernement chancelant. Au bout du compte il n’y aura plus que des règlements de compte qui profiteront aux néo-fascistes. Les Verts, die Grüne, sortiront renforcés de ces joutes. Avec 17 % ils auraient presque doublé leur score précédent et se trouveront en deuxième place. Auront-il envie de former avec la CSU un gouvernement de coalition à Munich ? On n’en sait rien. Cette formation a aussi le vent en poupe au niveau fédéral, peut-être une option qui pourrait porter ses fruits. Tout cela fait désordre ce qui ne correspond pas au caractère des Allemands. Je crains fort qu’ils seraient enclins de chercher l’homme-fort qui ferait le ménage. Pour l’instant personne à l’horizon. Pas de nouveaux « Adolf » en vue, mais cela pourrait changer rapidement comme l’histoire nous l’a démontré. Mes amis autour de moi, quelque soit leur couleur politique, sont assez désemparés. Ils ne voient pas ce que l’avenir leur apportera. Il est à craindre qu’Angela Merkel ira d’échecs en échecs, car elle n’a pas su s’arrêter à temps. Elle semble actuellement planer au-dessus des évènements, sans s’apercevoir que tout risque d’aller à la dérive. Comme elle a éliminé au cours de ses mandats successifs, tous ceux qui auraient pu lui porter ombrage, il n’y a plus que du vide. Aucune personnalité qui pourrait prendre la relève. À la veille du scrutin bavarois il est à craindre que l’atmosphère s’envenimera encore, ce qui pourrait causer à plus ou moins brève échéance sa chute. Il n’y aura pas de lendemains prometteurs en Allemagne !

pm

https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/10/13/a-munich-la-csu-termine-sa-campagne-sans-angela-merkel-mais-avec-l-autrichien-sebastian-kurz_5368807_3214.html

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