Vouloir sauver un être cher à tout prix, est un réflexe tout à fait naturel. Nous voulons repousser la mort, lui donner de moins en moins d’emprise, mais c’est une illusion car en fin de compte elle vaincra toujours. Les médecins feront tout pour combattre la maladie, remettre en état des organes malades. Le serment d’Hippocrate leur dicte de tout tenter dans l’intérêt du patient, de ne pas laisser passer la moindre chance de sauver un être humain. Jusqu’où peuvent-ils aller ? Ont-ils le droit de manipuler ce que la nature ferait d’elle-même ? Avec les progrès de la médecine il est possible de repousser l’échéance normale d’un décès. Les moyens techniques le permettent. Mais est-ce une solution humaine ? Peut-on ainsi remettre en question le destin ? C’est un des points d’interrogations les plus délicats de l’éthique médicale. Est-ce aux thérapeutes à décider ce qu’il y a lieu de faire ? Même si la personne concernée a expressément émit le souhait qu’on ne lui prolonge pas la vie inutilement, c’est l’instant qui dictera toujours la manière d’agir. Le moindre espoir devra être pris en considération, faute d’erreur grave. Toute la question de l’euthanasie est liée à une telle décision. Qu’on le veuille ou non, il est quasi impossible de prendre une mesure équitable. Est-ce au médecin de le faire ? Ou aux parents ? Il ne peut pas y avoir de réponses satisfaisantes. Il est vrai que beaucoup de praticiens ne veulent pas se déclarer impuissants face au destin. Pour être efficaces, ils ne peuvent pas le considérer comme une fin en soi. S’il n’en était pas ainsi, il n’y aurait eu aucun progrès dans le domaine thérapeutique. Il est évident que les progrès repoussent de plus en plus les limites du possible. Weiterlesen