Marine le Pen se trouve en bonne compagnie : avec des Erdoğan, Poutine et compagnie. Maintenant c’est elle qui veut museler la presse en cas de victoire électorale. La Voix du Nord, un quotidien qui ne la porte dans son cœur, n’aura plus d’aide de la région, s’il en allait d’elle. Comme ses acolytes de l’étranger, elle ne parlera pas de censure, plutôt de fair-play de la part des publications envers de pauvres politiciens comme elle. Je suis touché et suis obligé de me sécher une larme de crocodile avant de continuer à écrire. Ce qui se passe-là est une enfreinte éclatante de la liberté d’expression. Je croyais que la France en était championne ! Mais allez savoir ! Les vilains journalistes ont commis un acte de lès-majesté. À ses yeux il est tout à fait légitime de les punir, lorsque ils ont le toupet d’écrire certaines vérités. Madame Le Pen montre ainsi son vrai visage, mais la majorité de l’électorat s’en fiche complètement. Elle est le messie, qui sauvera le pays de ses cendres, tel que Phénix. « On ne s’attaque pas à un demi-dieu, Mesdames et Messieurs ! ». Ce qui est triste dans ses propos, c’est moins qu’elle s’offusque d’un article et de ce fait veuille pénaliser l’organe qui à ses yeux la blesse que le fait de l’attitude passive de beaucoup citoyens. N’ont-ils pas remarqué qu’il y a atteinte aux libertés individuelles ? Non, ils sont aveugles. Weiterlesen

La maison d’édition Springer et la compagnie de télévision ProsiebenSat1 envisagent de fusionner. Pour la liberté de la presse une mauvaise nouvelle. Bien que politiquement ces deux maisons soient au diapason, les journalistes seront soumis encore plus que maintenant à se conformer aux directives des patrons. Leur couleur politique est la droite avec Bild comme figure de proue. Un journal à grand tirage mêlant les cancans au diatribes vindicatives de tous ceux qui fréquentent habituellement les cafés du commerce. Du populisme à la pelle ! Mais ce n’est pas le propos de mes réflexions. Bien plus le fait que le monde des finances tente de rassembler sous un même parasol des organes de presse de toutes tendances. Le supermarché. Lorsque l’argent se mêle, on aboutit automatiquement à une mainmise intellectuelle, tout le contraire de la liberté d’expressions. Un journaliste grillé ne pourra plus simplement prendre sa valise et aller ailleurs. Il a des chances de retrouver un peu partout les mêmes décideurs et sera mis ainsi au rencard. Une situation qui le rendra plus que prudent. S’il a charge d’âmes, il fera tout pour éviter la descente aux enfers. Au lieu d’écrire des articles d’investigation, il se complaira dans la banalité et ceci pour préserver son gagne-pain. Ne surtout pas provoquer, rester bien tranquillement dans son alcôve. Weiterlesen

Depuis que les liens sociaux sur internet offrent à chacun une plate-forme où il est possible de s’exprimer librement, le journalisme classique doit se restructurer. Il ne pourra que survivre que s’il mène des enquêtes approfondies sur des sujets politiques, économiques ou de société. Il ne peut pas être le porte-parole de certains lobbys ou reproduire des informations sans avoir effectué des recherches. Ne nous faisons pas d’illusions. Ce n’est pas une sinécure. Pendant près de trois décennies j’ai fait ce qu’on nomme du journalisme d’investigation. Il y avait des risques à prendre tant au point de vue professionnel que dans le privé. Lorsqu’on aborde un sujet délicat, il faut se mouiller, ce qui n’est pas toujours évident lorsqu’on a une famille. On est sujet à des attaques judiciaires qui peuvent vous ruiner. Les personnes ou les sociétés concernées par de tels articles ou de tels films n’hésitent parfois pas à vous diffamer ou à vous dénoncer au fisc pour cause de détournement. Tout les moyens sont bons pour vous intimider. J’ai rencontré des collègues qui n’avaient plus de travail parce qu’ils ont fait leur travail correctement. L’ingérence de la politique ne facilite pas les choses. La plupart des publications ou des sociétés audiovisuelles sont soumises à des pressions incessantes de la part des décideurs. Officiellement rien ne sera dit contre la liberté de la presse, mais la menace de ne plus faire de pub dans un journal, « pour des raisons financières », suffit à rendre docile bien des rédacteurs en chef. C’est ce que je nommerais la censure occulte. Weiterlesen