Marine le Pen se trouve en bonne compagnie : avec des Erdoğan, Poutine et compagnie. Maintenant c’est elle qui veut museler la presse en cas de victoire électorale. La Voix du Nord, un quotidien qui ne la porte dans son cœur, n’aura plus d’aide de la région, s’il en allait d’elle. Comme ses acolytes de l’étranger, elle ne parlera pas de censure, plutôt de fair-play de la part des publications envers de pauvres politiciens comme elle. Je suis touché et suis obligé de me sécher une larme de crocodile avant de continuer à écrire. Ce qui se passe-là est une enfreinte éclatante de la liberté d’expression. Je croyais que la France en était championne ! Mais allez savoir ! Les vilains journalistes ont commis un acte de lès-majesté. À ses yeux il est tout à fait légitime de les punir, lorsque ils ont le toupet d’écrire certaines vérités. Madame Le Pen montre ainsi son vrai visage, mais la majorité de l’électorat s’en fiche complètement. Elle est le messie, qui sauvera le pays de ses cendres, tel que Phénix. « On ne s’attaque pas à un demi-dieu, Mesdames et Messieurs ! ». Ce qui est triste dans ses propos, c’est moins qu’elle s’offusque d’un article et de ce fait veuille pénaliser l’organe qui à ses yeux la blesse que le fait de l’attitude passive de beaucoup citoyens. N’ont-ils pas remarqué qu’il y a atteinte aux libertés individuelles ? Non, ils sont aveugles.
Lorsque chaque lundi à Dresde, les racistes du Pegida accusent la presse toute entière de mentir, ils utilisent les mêmes méthodes que les Nazis appliquaient avant la prise du pouvoir. Ce qui est advenu après leur victoire, est connu. Seule des organes couchés à plat-ventre devant les bottes du pouvoir, avaient le droit de survivre. Une presse complètement inféodée qui n’avait qu’un rôle à jouer, celui de déifier Hitler et ses sbires. Lorsqu’on s’attaque au journalisme, on tue l’âme d’un pays. C’est un moyen d’écraser la diversité. C’est le but avoué du FN, qui dans son idéologie prône le totalitarisme. Et ceci dans une nation qui s’est battue pour les libertés. Étouffer les critiques a toujours été de l’apanage des autocrates. Marine le Pen en fait partie, même si elle se roule dans la farine. Le populisme est une peste, parce qu’il fait croire aux gens que seul le coup de poing est en mesure de les sortir du marasme. Des solutions simplistes, que ses dirigeants nomment « bon-sens ». Et si des journalistes ont le malheur de mettre le doigt dans la plaie, on leur crache à la figure. De là à les assassiner, il n’y a qu’un petit pas à faire. Je salue au passage Moscou, où cela s’est passé. Les louanges sont mensongères, les dirigeants du FN devraient y penser. Tout système qui refuse la transparence – la critique en fait partie – vit dans la démesure. Les paladins n’ont qu’un but : flatter les chefs. Que ce soit des villages de Potemkine ne les perturbent pas outre-mesure. Ils veulent se sentir confirmés dans leur démesure et sont évidemment infaillibles. Toute presse qui se respecte, refuse le rôle que des extrémistes veulent leur voir jouer. Je pense que Madame Le Pen ne se rend pas service en jouant un tel jeu. Elle démontre ainsi son vrai vissage, celui d’une fossoyeuse de notre esprit indépendant. À la longue il serait souhaitable que les Français se rebiffent. On en est à des lumières lumières !
pm