J’essaie de me mettre dans la peau d’un migrant bloqué dans un camp insalubre sur l’île de Lesbos. Il n’est pas étonnant que certains d’entre-eux sont fous de désespoir, ne sachant pas ce qui adviendra d’eux. Une situation sans issues, tout au moins pour l’instant. Ceux qui ont fui l’horreur se trouvent bloqués. Certes ils ont pu sauver leur peau, mais est-ce le cas pour leur âme ? Pourrons-t-ils retrouver un équilibre, si leur situation venait à s’améliorer ? J’ai des doutes. Dans ce contexte il est permis de se poser la question si une vie dans de telles conditions vaut la peine d’être vécue ? Ils sont entraînés dans un engrenage qui peu à peu les dévore. Peut-être se demandent-ils, s’il n’aurait pas été mieux de se noyer dans les flots de la Méditerranée ? Non, ce n’est pas du cynisme de ma part, mais une constatation provoquée par ce qui se passe réellement. Le fait que les agissements discriminatoires d’un Matteo Salvini ne provoquent par une levée de boucliers général, est pour moi plus que bouleversant. Plus de 1000 migrants sont morts depuis qu’il a pris la décision de fermer les ports de son pays à tous réfugiés, de condamner tous ceux à qui viendrait l’idée de les sauver de la noyade. Les migrants sentent bien qu’ils sont rejetés de toutes parts. Personne ne veut d’eux, même s’ils déclarent le contraire. Des êtres en errance qui propagent la peur, même s’ils sont trop faibles pour se révolter. Ils sont considérés comme des sauterelles, qui ont l’intention de tout dévorer sur leur passage, de faire de l’Europe une terre brûlée. Et que fait-on dans ce cas-là ? On les élimine en giclant de l’insecticide afin qu’ils meurent empoisonnés. Ce qui se déroule pour les insectes risque de se passer pour les hommes. Nous sommes à deux pas du génocide, c’est l’horrible réalité ! Weiterlesen

Le pape s’est dit bouleversé après avoir rendu visite à un camp de réfugiés sur l’île grecque de Lesbos. « Ce que j’ai vu était à pleurer ! ». telle était sa réaction lors de son voyage de retour. Pour démontrer sa volonté d’apporter de l’aide, il a emmené trois familles de réfugiés syriens musulmans, comptant six mineurs âgés de deux à dix-sept ans. Ils seront les « hôtes du Vatican ». C’est évidemment qu’une goutte d’eau dans un océan, mais sa valeur symbolique est de taille. C’est un appel pressant à l’UE de faire acte de solidarité et finalement aussi de charité. Le pape doit être scandalisé de voir ce qui se passe actuellement au sein de l’Union. Qu’un pays catholique comme la Pologne, par exemple, se conduise d’une manière si restrictive, doit le gêner considérablement. Cette attitude ne correspond en aucune façon à sa manière de concevoir la foi. Il exprime son désaccord toute en prétendant, qu’il peut bien comprendre que certains pays puissent avoir peur. C’est justement cette attitude qu’il veut combattre en apportant au monde un message de paix. Les personnes qu’il a emmené dans son avion à Rome, sont de religion musulmane. Un message fort appelant les croyants à exercer de la tolérance envers l’islam, à ne pas confondre le terrorisme avec cette religion. Il est de l’avis, que la prétention de vouloir sauver la civilisation chrétienne ne peut pas aller de paire avec la haine. Vouloir s’engager pour nos valeurs, c’est de respecter à la lettre l’Évangile. Ce dernier prône l’amour du prochain, s’oppose à tout ce qui pourrait creuser encore plus des fossés entre les hommes. Il n’est pas si naïf de croire que cet objectif est à portée de main. On en est plus éloigné que jamais ! D’où la nécessité absolue d’exercer de la résistance contre l’obscurantisme de soi-disant croyants. Il est évident que la pratique politique et les directives imposées par l’écriture sainte, sont opposées plus que jamais. D’où la nécessité absolue de marquer le pas par un symbole, comme celui de recevoir au Vatican des familles syriennes. Weiterlesen