Osama Zatar, le Palestinien et Jasmin Avissar, l’Israélienne, vivent aujourd’hui leur amour avec leur petite fille de huit ans à Vienne, loin de l’endroit entre l’État hébreux et le West Bank, où ils ont été élevés. Un amour déchiré par le mur, les barbelés. Lorsque j’ai vu la photo des deux, j’ai ressenti le besoin absolu d’écrire quelques lignes à leur sujet, sans m’approfondir dans leur histoire. Les images parlent souvent plus que l’écriture. La guerre et la bêtise des hommes vont à contre-courant face à l’amour. La danseuse et le sculpteur ont sauté par dessus le fossé afin de vivre ce qui pour Dieu est l’évidence, l’amour. Par les douleurs continuelles que je ressens, je suis devenu plus sensible qu’avant. Je me suis retrouvé à six heures ce matin devant leur portrait et me suis mis à pleurer. Pour quelqu’un qui a toujours pu se maîtriser au cours de sa vie, une drôle de situation. Honnêtement cela m’énerve de me mettre dans de tels états. Mais peut-être est-ce aussi une qualité de pouvoir exprimer ce qu’on ressent, même si le sujet de l’article est plutôt pragmatique. J’ai appris à garder une certaine retenue au cours de ma vie professionnelle. J’ai maîtrisé mes sentiments pour essayer de donner aux téléspectateurs et aux lecteurs une approche plus juste des sujets que je voulais aborder. Mais rapidement je me suis aussi aperçu que sans émotions, tout ce que je faisais, n’était qu’une description extérieure, non pas la recherche du temps perdu qui ne l’est pas, comme l’a prouvé Marcel Proust. Une dualité pour comprendre la vie. Osama et Jasmin ont connu l’hérésie d’un monde qui se déchire plus qu’il unit. Ils ont apporté la démonstration que rien ne peut séparer des êtres qui sont faits l’un pour l’autre, un défit à toutes les soi-disant règles que l’être humain s’impose, parfois sans savoir pourquoi. Pour quelle raison n’y aurait-il pas d’amour entre une Israélienne et un Palestinien ? Weiterlesen

Insomnie ! Il est quatre heures vingt-deux. Je n*arrive pas à dormir. Moi qui adore l’aventure ai l’impression d’être arrivé au pied d’un mur infranchissable. Comme les Anglais ayant voté le 23 juin 2016 par 51,9 % contre 48,1 pour le Brexit. Un coup de tête que beaucoup regrettent aujourd’hui. Je sais qu’il ne sert à rien de déclarer que tout est un cauchemar, qu’il n’y a qu’à abdiquer, de sombrer dans un profond fatalisme. Mais malgré tout il serait mensonger de déclarer que je me fiche de tout. Je suis profondément triste de voir, que tout part en quenouille. Mais malgré tout je veux lutter plus que jamais. L’impression de devoir mourir comme une larve, laissant derrière-moi un bordel indescriptible, de tout cela je n’en veux pas !!! Malgré les effets pervers que m’occasionnent le sevrage de la morphine que je prends depuis une année pour calmer mes douleurs, je suis bien décidé de ne pas quitter ce monde avec le sentiment de ne pas avoir tout tenté pour que les choses s’améliorent. J’ai décidé, contrairement à l’opinion de certaines personnes qui me sont proches, de prendre le taureau par les cornes, même si pour elles je ne suis qu’un Don Quichotte, un pantin qui va dans tous les sens. Je peux comprendre de telles remarques qui me blessent, mais j’irai au bout de ma route. Je fais tout cela aussi pour ma fille et en particulier pour une de mes nièces qui se bat pour de bonnes causes. Lorsque cette dernière, qui est prof dans un quartier difficile, prend fait et cause pour des enfants de migrants, qui essaie de leur donner un avenir meilleur, même si beaucoup lui disent que cela ne sert strictement à rien, je lui témoigne le plus grand respect. Si je me laissais aller, cela voudrait dire que je n’admire pas son engagement. Il est justement du devoir de ceux qui comme moi sont en fin de parcours, de donner la force aux plus jeunes de ne pas jeter l’éponge, d’agir sans se poser la question si c’est utile ou non. C’est la raison pour laquelle je vais tout faire pour retrouver ma santé. Je veux avoir la force de résister et de tenter de reprendre, comme Sisyphe et sa pierre, ma marche en direction du sommet, même si le risque est grand, qu’elle roule à nouveau dans le néant. Je me suis fixé une priorité, celle de tout faire pour encourager les gens à tenter une nouvelle aventure en ce qui concerne l’Europe. Je n’ai malheureusement plus tellement la force de descendre dans la rue, ce sera donc par ma plume que je veux être actif. Dans ce but j’ai pris contact à Berlin avec la direction du SPD pour apporter une contribution au rapprochement franco-allemand, ce que j’avais fait avec Paris il y a peu d’années. Si des citoyens qui n’ont plus rien à perde, comme les retraités par exemple, se taisent, tout ira de travers. A-t-on oublié que l’utopie peut aussi être un idéal ? Il en faut une sacré dose, pour contrecarrer ces rabats-joies qui ne prônent que la sinistrose. Je pense ici à Patrick, un correspondant sur Facebook, qui a de plus graves ennuis de santé que moi et qui n’arrête pas d’écrire des textes remarquables dénonçant le laxisme latent. Je ne sais pas si les morts peuvent se regarder dans un miroir, mais je voudrais pas avoir honte en le faisant. Et le Brexit ? Tiens, je l’ai complètement oublié. Vous pouvez vous informer en lisant le Monde. Je veux avoir maintenant une journée pleine de joie, en me disant que la vie est belle ! Amitiés !

pm

https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/21/ces-deux-dernieres-annees-les-britanniques-ont-redecouvert-leur-attachement-a-l-ue_5318873_3232.html

Je peux bien m’imaginer que les habitants de Kaboul vivent constamment l’horreur. Le nombre des attentats a augmenté, personne est sûr de revenir chez soi en bonne santé. La perspective d’atterrir dans un cercueil rend littéralement les gens malades. Peut-on vraiment lutter contre la peur ? Il y a ceux qui la bravent en s’efforçant de montrer de la bonne humeur, de faire comme si de rien n’était. Il y en a d’autres qui se mettent volontairement en quarantaine et qui se barricadent, comme s’ils étaient en état de siège. Je pense que cela est le cas, que ce soit en Syrie, en Irak ou ailleurs. Mais il y a d’autres formes de peur, comme celle d’échouer, d’être soumis à un harcèlement psychologique ou celle de perdre son emploi. La peur fait de grands ravages, elle freine les initiatives. Elle est aussi un moyen de mettre les gens sous pression, un outil efficace pour les faire chanter. Le fait est qu’elle rend les personnes labiles malades. Ses effets pervers se font sentir dans nombre de maladies. Elles ont aussi droit au chapitre, lorsqu’il s’agit de cancer. Que faire ? Je pense qu’il faut apprendre à l’accepter, comme ce que je fais au sujet de la douleur. Vouloir dissuader les uns et les autres qu’elle représente un grand danger, ce serait absolument négatif. On ne peut pas tout simplement chasser les démons en disant haut et fort qu’ils n’existent pas. Ils sont omniprésents que nous le voulions ou non. Weiterlesen