Je peux bien m’imaginer que les habitants de Kaboul vivent constamment l’horreur. Le nombre des attentats a augmenté, personne est sûr de revenir chez soi en bonne santé. La perspective d’atterrir dans un cercueil rend littéralement les gens malades. Peut-on vraiment lutter contre la peur ? Il y a ceux qui la bravent en s’efforçant de montrer de la bonne humeur, de faire comme si de rien n’était. Il y en a d’autres qui se mettent volontairement en quarantaine et qui se barricadent, comme s’ils étaient en état de siège. Je pense que cela est le cas, que ce soit en Syrie, en Irak ou ailleurs. Mais il y a d’autres formes de peur, comme celle d’échouer, d’être soumis à un harcèlement psychologique ou celle de perdre son emploi. La peur fait de grands ravages, elle freine les initiatives. Elle est aussi un moyen de mettre les gens sous pression, un outil efficace pour les faire chanter. Le fait est qu’elle rend les personnes labiles malades. Ses effets pervers se font sentir dans nombre de maladies. Elles ont aussi droit au chapitre, lorsqu’il s’agit de cancer. Que faire ? Je pense qu’il faut apprendre à l’accepter, comme ce que je fais au sujet de la douleur. Vouloir dissuader les uns et les autres qu’elle représente un grand danger, ce serait absolument négatif. On ne peut pas tout simplement chasser les démons en disant haut et fort qu’ils n’existent pas. Ils sont omniprésents que nous le voulions ou non. Weiterlesen