Osama Zatar, le Palestinien et Jasmin Avissar, l’Israélienne, vivent aujourd’hui leur amour avec leur petite fille de huit ans à Vienne, loin de l’endroit entre l’État hébreux et le West Bank, où ils ont été élevés. Un amour déchiré par le mur, les barbelés. Lorsque j’ai vu la photo des deux, j’ai ressenti le besoin absolu d’écrire quelques lignes à leur sujet, sans m’approfondir dans leur histoire. Les images parlent souvent plus que l’écriture. La guerre et la bêtise des hommes vont à contre-courant face à l’amour. La danseuse et le sculpteur ont sauté par dessus le fossé afin de vivre ce qui pour Dieu est l’évidence, l’amour. Par les douleurs continuelles que je ressens, je suis devenu plus sensible qu’avant. Je me suis retrouvé à six heures ce matin devant leur portrait et me suis mis à pleurer. Pour quelqu’un qui a toujours pu se maîtriser au cours de sa vie, une drôle de situation. Honnêtement cela m’énerve de me mettre dans de tels états. Mais peut-être est-ce aussi une qualité de pouvoir exprimer ce qu’on ressent, même si le sujet de l’article est plutôt pragmatique. J’ai appris à garder une certaine retenue au cours de ma vie professionnelle. J’ai maîtrisé mes sentiments pour essayer de donner aux téléspectateurs et aux lecteurs une approche plus juste des sujets que je voulais aborder. Mais rapidement je me suis aussi aperçu que sans émotions, tout ce que je faisais, n’était qu’une description extérieure, non pas la recherche du temps perdu qui ne l’est pas, comme l’a prouvé Marcel Proust. Une dualité pour comprendre la vie. Osama et Jasmin ont connu l’hérésie d’un monde qui se déchire plus qu’il unit. Ils ont apporté la démonstration que rien ne peut séparer des êtres qui sont faits l’un pour l’autre, un défit à toutes les soi-disant règles que l’être humain s’impose, parfois sans savoir pourquoi. Pour quelle raison n’y aurait-il pas d’amour entre une Israélienne et un Palestinien ? Weiterlesen