Ce soir Emmanuel Macron s’adressera aux Français pour leur dire quelles conclusions il a tiré du grand débat. Il devra être le plus concret possible, afin d’être crédible, de faire comprendre aux citoyens qu’il les a bien compris. Une démarche assez complexe. D’une part il doit montrer qu’il est à l’écoute du peuple, de l’autre que le président a encore de la poigne. Il ne peut pas faire une marche en arrière complète. Un exercice qui demande beaucoup de doigté. Il risque de remettre en question la constitution de la 5ème République, qui est axée avant tout sur l’autorité de l’Élysée. Après le mouvement des Gilets jaunes, on peut se poser la question, si le système actuel a encore sa raison d’être si l’autoritarisme est toujours la bonne solution? Je vais être franc en disant que je ne crois pas que le peuple soit déjà prêt de gérer les affaires du pays en gardant la tête froide. Les échauffourées qui continuent à secouer le pays ne vont pas dans le bon sens. C’est une constatation qui me fait mal, car je souhaiterais qu’il n’en soit pas ainsi. Comme je l’ai écrit à maintes reprises, je trouve regrettable que les Gilets jaunes n’aient pas été en mesure de se doter d’une structure politique qui soit crédible. Il est facile d’être contre, bien moins d’avoir un programme concret. Une fois de plus on mettra le Président au pilori. Les uns lui reprocheront de céder face au mouvement protestataire, les autres lui feront le grief d’avoir une fibre totalitaire. Quoiqu’il dise, il sera mis en doute. Pour ma part je souhaiterais qu’il soit net et qu’il ne se laisse pas intimider par la rue. Weiterlesen

Ce soir nous connaîtrons définitivement la carte politique de la France. Les citoyens auront décidé à qui ils remettront leur destin dans les départements. La signification de telles élections est à mon avis plus grande que ce ce qu’on voudrait bien accepter. La proximité permet au peuple d’intervenir plus directement dans les décisions territoriales qui doivent être prises. Elle lui donne l’occasion de sortir de sa torpeur et de prendre sa destinée en main. N’oublions pas que c’est dans ce cadre-là que chacun d’entre-nous peut faire valoir son droit à l’initiative. Malheureusement ce n’est guère le cas. La participation du peuple pour sortir de la crise par exemple est impérative. Mais ce que nous pouvons observer n’est souvent que du fatalisme. Au lieu de réfléchir de quelle manière opérer des corrections ou de proposer de nouvelles solutions, le peuple râle et se plaint des dirigeants qui ne « valent que des clopinettes ». L’électeur a-t-il oublié qu’il porte une responsabilité identique à celle des élus. Si tout ne marche pas comme il le souhaite, il n’a qu’à se remuer, se cracher dans les mains et prendre des mesures adéquates sans attendre un feu vert, qui tarde souvent à venir. Son rôle est de faire pression sur une administration qui ronronne sur son radiateur et qui déteste être bousculée. Weiterlesen