19.11.2017 à 22 heures :

J’attendais le résultat des négociations préliminaires pour la formation du nouveau gouvernement allemand à 18 heures. Les chefs des partis et leurs adjoints sont encore en train de parler. Mais d’après les dernières informations, le tout semble être dans l’impasse à cause du rassemblement familial des réfugiés économiques qui se trouvent actuellement en Allemagne et au sujet de la fermeture des centrales thermiques fonctionnant au charbon. Ils ont déjà renoncé qu’elle devrait avoir lieu en 2030. Deux sujets clefs pour les Verts. S’ils cédaient, ils perdraient la face et ne seraient plus crédibles. D’un autre côté ce serait le non-respect de la volonté des électeurs qui ont donné le carton rouge à la grande coalition avec le SPD. Les sociaux-démocrates ont dorénavant déclaré qu’ils n’étaient pas prêts d’entamer des négociations avec le CDU/CSU. Il ne resterait plus que deux alternatives. Le Président de la République, Frank-Walter Steinmeier, pourrait charger une personne de son choix d’essayer de sortir de l’impasse. Et si il ne réussit pas non plus à trouver une majorité, il se pourrait qu’on s’achemine vers un gouvernement minoritaire. L’autre solution serait de faire revoter le peuple dans quelques semaines. Pour l’instant l’ancienne coalition est chargée des affaires courantes et peut continuer à s’en occuper jusqu’au moment, où elle pourra être relayée par un nouvelle coalition.

19.11.2017 à 22 heures 33 :

Rien de neuf du côté de Berlin. Malgré leurs désaccords, les négociateurs savent exactement qu’en cas d’échec, leurs partis se désavoueraient en ne respectant pas la volonté populaire. Dans de telles conditions, il pourrait être probable qu’Angela Merkel se retire de la scène politique, à moins que le Président lui confie un nouveau mandat et qu’elle l’accepte. Mais ce qu’on peut déjà déclarer actuellement, c’est qu’il y a beaucoup de porcelaine cassée. L’image de l’Allemagne, le roc dans la tourmente, sera égratignée.

19.11.2017 à 22 heures 45 :

Qui peut dire que si les négociations devaient aboutir cette nuit, que les délégués des différents partis n’acceptent pas que leurs instances continuent les pourparler. Puis il y encore autres chose, les rapports entre ces quatre formations sont tellement tendus, qu’il serait probable que le gouvernement ne pourra pas tenir quatre ans durant.

19.11.2017 à 23 heures :

Avec la formation d’un gouvernement faible, l’UE et la France en particulier essuieraient un coup dur. Emmanuel Macron compte sur une coopération renforcée entre les deux pays pour refaire redémarrer l’Europe. Même si je ne suis pas partisan des quatre partis en lice, je ne peux pas me réjouir, si les négociations échouaient, car cela serait des points gagnés pour Donald Trump. J’ose espérer que les politiciens en présence seront assez raisonnables pour se rendre compte de ce qui se passerait sans accord. Ne soyons pas dupes, ce serait aussi du pain-bénit pour le parti d’extrême-droite AfD. Il pourrait prouver que la démocratie ne peut qu’échouer !

19.11.2017 à 23 heures 24 :

Je pense que nous verrons plus clair demain matin. Dès que je serai levé, je compléterai ce papier. Je vous souhaite une bonne nuit !

20.11.2017

Échec des négociations. Le FDP quitte le bateau. Probablement de nouvelles élections au début de l’année 2018. L’Allemagne en crise ! Jamaïque a été assassiné ! Et Angela Merkel ? Prendra-t-elle son chapeau ? Affaire à suivre.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/11/19/en-allemagne-merkel-joue-son-va-tout-pour-eviter-la-crise_5217149_3214.html

Pierre Mathias

Même si Angela Merkel a dit devant les jeunes de son parti qu’elle souhaitait qu’un gouvernement de coalition puisse se former avec les Verts et le FDP, ce ne sont pour l’instant que des vœux pieux. Avec 33% des voix la chancelière se trouve devant une situation complexe, car elle aussi est, au même titre que le SPD, est une grande perdante des élections législatives. Elle part dans les négociations dans un état de faiblesse, ce qui ne laisse rien présager de bon. Il y a d’abord le parti-frère, le CSU, qui aimerait faire un net virement à droite, afin de recouvrer ses anciens électeurs, qui ont voté AfD. Ses dirigeants veulent colmater la brèche en faisant du clientélisme. Il est à prévoir que les démocrates chrétiens bavarois reprendront certaines thèses de l’extrême-droite, ce qui ne présage rien de bon. Ils s’opposent aux tendances sociales-démocrates du CDU. Tant que cette formation ne parlera pas d’une même voix, tout début de négociations avec les Verts et le FDP est impossible. Cela pourrait durer. Parallèlement il s’agirait de mettre sous un même toit des partis aux visées diamétralement différentes, ce qui promet des joutes épiques. Même si l’issue des pourparlers est à première vue improbable, je pense qu’au bout du compte il y aura une coalition du nom de Jamaïque, nommée ainsi à cause des couleurs du drapeau : le noir, le vert et le jaune. Il ne pourra pas en être autrement, car le SPD a l’intention de se refaire une santé dans l’opposition. Weiterlesen

D’après les derniers sondages, le score d’Angela Merkel serait en chute libre si les électeurs étaient appelés à voter dimanche pour le Bundestag. C’est indéniablement la politique migratoire de la Chancelière qui ne fait pas que des adeptes. L’optimisme qu’elle affiche agace plus qu’elle motive. J’en suis navré. Comme je l’ai souvent répété, je salue son courage et sa détermination à vouloir respecter, contre toute logique électorale, les droits de l’homme. L’asile politique est une clef de voûte de l’humanisme, tel qu’il a été promulgué lors du siècle des lumières. Non, je ne céderai pas aux diatribes vengeresses des populistes, quels que soient leur couleur. Elle est à mes yeux la première cheffe de gouvernement à vouloir assumer son éthique, même si cela pouvait lui coûter son poste. Chapeau ! Je trouve l’opportunisme affiché par la plupart de ses collègues dans le concert des nations, franchement insupportable. Je le dis haut et fort comme socialiste que je suis ! Ses traits de caractères me donnent tout simplement espoir qu’il y a autre chose que des compromis plus ou moins boiteux. Je suis de loin pas un inconditionnel de tout ce qu’elle fait, mais je dois reconnaître qu’elle m’est plus proche que certains politiciens de la gauche dure et pure. Mais il n’y a pas que des louanges à distribuer, loin de là. Le deal avec Recep Tayyip Erdoğan me fait mal au ventre, même si grâce à lui le flux migratoire a pu être freiné. Ce pacte est contre-nature en ce qui concerne nos valeurs démocratiques. Il est certes plus difficile que jamais de mettre au diapason les intérêts nationaux et les principes fondamentaux de l’éthique. J’en ai parlé dans mon article d’hier en me posant las question, si Jean-Paul Juncker avait raison de ne pas isoler la Turquie. Weiterlesen