Le mouvement des Gilets jaunes s’écule, pas encore une raison de crier victoire. 28.600 manifestants ont été dans les rues hier en France, dont près de 3000 à Paris. Mais une chose est évidente lors de l’acte 17 de cette révolte inédite, c’est le résultat qui a été obtenu par ces citoyens en colère. Du côté gouvernemental, des mesures concrètes ont été prises qui amélioreront l’ordinaire des gens. Mais ceci au prix d’un endettement supplémentaire de 10 milliards. Une somme qui à l’avenir risquera encore d’augmenter. Est-ce une entrave pour l’expansion économique? Probablement, mais il n’est guère envisageable de concevoir un lendemain meilleur, tant qu’une partie de la population se sent lésée. Non les Français n’ont pas été cocufiés en ce qui concerne un nouveau style de politique. Le grand débat n’aurait jamais eu lieu sans les Gilets jaunes. Il n’est pas seulement à mettre au compte d’Emmanuel Macron, loin s’en faut. Je suis curieux quelles grandes lignes sortiront de ce débat national et comment il sera question de réaliser certains des arguments tenus lors de ces forums ? Tout le monde ne pourra pas être satisfait, la raison pour laquelle je mettrais aux voix certaines des options évoquées. Ne serait-il pas possible d’organiser comme en Suisse tous les trois mois des votations au sujet des lois qui ont été contestés par le peuple ? Ou de pratiquer le droit à l’initiative, en ce qui concerne des propositions inédites ayant recueillies assez de signatures pour que les citoyens en dernier lieu, les approuvent ou pas. Ne serait-ce pas la réalisation d’une proposition centrale des Jaunes ? Weiterlesen

Lorsque on voit ce qui s’est passé aux États-Unis, on est en droit de se demander si le peuple est mûr pour la démocratie ? Il est vrai que la plupart des citoyens ne voient pas la portée de leur choix lors des élections. Ils votent souvent instinctivement, ce qui peut être très néfaste en politique, où il est très important de comprendre ses mécanismes. Le tout est un puzzle où il s’agit d’insérer des pièces. Lorsque cela n’est pas possible, tout le système vacille. Ce n’est pas sans raison que Platon préconisait une république, où seul 10% de la population avait le droit de se prononcer et de voter. Il a très vite compris qu’en prenant l’avis de tout le monde, les institutions allaient à leur perte. Je suis évidemment complètement opposé à une telle forme de démocratie élitiste. Je trouve que tout le monde à le droit à la parole. Mais dans un tel cas il faut que j’accepte le verdict quel qu’il soit. Si seulement une frange de la population a le pouvoir, on aboutit à la dictature. Je dois reconnaître que depuis l’élection de Donald Trump je me trouve dans un profond dilemme. Je suis en colère de voir tant d’incompétence triompher, de l’autre je ne voudrais que des millions de personnes soient spoliées de leur droit de citoyen. Le risque est que l’irrationnel prenne le dessus, comme c’était le cas le 8 novembre. Il fait aussi partie de la volonté populaire. Dans ce cas-là la frustration a été au rendez-vous, ce qui est une mauvaise chose pour l’équilibre d’un État. Mais une chose reste évidente pour que la démocratie puisse fonctionner sans trop d’heurs, c’est l’éducation civique. Elle fait défaut partout. Lorsque je me rends aux urnes, je devrais normalement comprendre ce qui se passe dans le pays et dans le monde. Je me rends souvent à l’évidence qu’il y a de graves lacunes chez beaucoup d’entre nous. Il est vrai que la politique est devenue d’une telle complexité, que le simple citoyen a de la peine à comprendre que toutes décisions venant de sa part peuvent mener au désastre. C’est la raison pourquoi il élit des représentants, qui normalement devraient connaître les tenants et les aboutissements. Cela devient très problématique lorsqu’il remet sa destinée entre les mains de personnes incultes dans ce domaine là, comme c’est le cas chez Donald Trump. C’est justement dans de telles options que l’édifice menace de s’écrouler. Les Suisses s’en sont aperçus et ont mis en place la démocratie directe. Le peuple est appelé presque tous les deux mois à aller voter. Il intervient directement dans des questions, qui dans d’autres nations sont du domaine du parlement. Weiterlesen