Le mouvement des Gilets jaunes s’écule, pas encore une raison de crier victoire. 28.600 manifestants ont été dans les rues hier en France, dont près de 3000 à Paris. Mais une chose est évidente lors de l’acte 17 de cette révolte inédite, c’est le résultat qui a été obtenu par ces citoyens en colère. Du côté gouvernemental, des mesures concrètes ont été prises qui amélioreront l’ordinaire des gens. Mais ceci au prix d’un endettement supplémentaire de 10 milliards. Une somme qui à l’avenir risquera encore d’augmenter. Est-ce une entrave pour l’expansion économique? Probablement, mais il n’est guère envisageable de concevoir un lendemain meilleur, tant qu’une partie de la population se sent lésée. Non les Français n’ont pas été cocufiés en ce qui concerne un nouveau style de politique. Le grand débat n’aurait jamais eu lieu sans les Gilets jaunes. Il n’est pas seulement à mettre au compte d’Emmanuel Macron, loin s’en faut. Je suis curieux quelles grandes lignes sortiront de ce débat national et comment il sera question de réaliser certains des arguments tenus lors de ces forums ? Tout le monde ne pourra pas être satisfait, la raison pour laquelle je mettrais aux voix certaines des options évoquées. Ne serait-il pas possible d’organiser comme en Suisse tous les trois mois des votations au sujet des lois qui ont été contestés par le peuple ? Ou de pratiquer le droit à l’initiative, en ce qui concerne des propositions inédites ayant recueillies assez de signatures pour que les citoyens en dernier lieu, les approuvent ou pas. Ne serait-ce pas la réalisation d’une proposition centrale des Jaunes ?
Je m’oppose de toutes mes forces à l’argument évoqué ces derniers jours par certains politiciens de droite, que la France pourrait être un poids de taille pour l’Europe entière, qu’elle pourrait contribuer à son déclin. Je dirais au contraire qu’elle marque ce que pourrait être demain les caractéristiques de l’UE. Soit une zone, où la démocratie participative pourrait être instaurée donnant à tous et chacun la possibilité d’élever sa voix et d’être entendu. Pourquoi partir du principe qu’il pourrait y avoir plus de désordre ? Si cela devait être le cas en évoquant le droit à la liberté, il est permis de se poser des questions quand à notre système politique. Si nous parlons constamment de la démocratie, il serait grand temps de lui insuffler plus de vie. Une fois de plus c’est la France qui fait la démonstration de ce qu’elle pourrait être à l’avenir, plus qu’un outil, une manière de vivre qui se répercuterait jusque dans les familles. Ce qui se passe au sein de l’État, est un modèle incontournable. Je pense en particulier au droit des femmes et des enfants. L’arbitraire devrait être remis en question, aussi en ce qui concerne les gosses, qui vivent souvent sous la contrainte des parents. Je cite cet exemple afin bien faire comprendre, qu’il ne peut pas être question d’émancipation en prenant souvent des décisions qui seraient de leur ressort, en prétendant qu’ils ne sont pas en mesure de le faire, ce qui dans un premier temps est exact. De refuser que les enfants soient vaccinés est une atteinte à leur liberté, car au bout du compte se seront eux les premières victimes en cas de maladie. Il en est de même pour le peuple, qui ne doit plus être l’otage de certains lobbys.
pm