Lorsque on voit ce qui s’est passé aux États-Unis, on est en droit de se demander si le peuple est mûr pour la démocratie ? Il est vrai que la plupart des citoyens ne voient pas la portée de leur choix lors des élections. Ils votent souvent instinctivement, ce qui peut être très néfaste en politique, où il est très important de comprendre ses mécanismes. Le tout est un puzzle où il s’agit d’insérer des pièces. Lorsque cela n’est pas possible, tout le système vacille. Ce n’est pas sans raison que Platon préconisait une république, où seul 10% de la population avait le droit de se prononcer et de voter. Il a très vite compris qu’en prenant l’avis de tout le monde, les institutions allaient à leur perte. Je suis évidemment complètement opposé à une telle forme de démocratie élitiste. Je trouve que tout le monde à le droit à la parole. Mais dans un tel cas il faut que j’accepte le verdict quel qu’il soit. Si seulement une frange de la population a le pouvoir, on aboutit à la dictature. Je dois reconnaître que depuis l’élection de Donald Trump je me trouve dans un profond dilemme. Je suis en colère de voir tant d’incompétence triompher, de l’autre je ne voudrais que des millions de personnes soient spoliées de leur droit de citoyen. Le risque est que l’irrationnel prenne le dessus, comme c’était le cas le 8 novembre. Il fait aussi partie de la volonté populaire. Dans ce cas-là la frustration a été au rendez-vous, ce qui est une mauvaise chose pour l’équilibre d’un État. Mais une chose reste évidente pour que la démocratie puisse fonctionner sans trop d’heurs, c’est l’éducation civique. Elle fait défaut partout. Lorsque je me rends aux urnes, je devrais normalement comprendre ce qui se passe dans le pays et dans le monde. Je me rends souvent à l’évidence qu’il y a de graves lacunes chez beaucoup d’entre nous. Il est vrai que la politique est devenue d’une telle complexité, que le simple citoyen a de la peine à comprendre que toutes décisions venant de sa part peuvent mener au désastre. C’est la raison pourquoi il élit des représentants, qui normalement devraient connaître les tenants et les aboutissements. Cela devient très problématique lorsqu’il remet sa destinée entre les mains de personnes incultes dans ce domaine là, comme c’est le cas chez Donald Trump. C’est justement dans de telles options que l’édifice menace de s’écrouler. Les Suisses s’en sont aperçus et ont mis en place la démocratie directe. Le peuple est appelé presque tous les deux mois à aller voter. Il intervient directement dans des questions, qui dans d’autres nations sont du domaine du parlement.

Il va sans dire que souvent le peuple est dépassé, comme c’était le cas au sujet des rapports avec l’UE. Ceux-ci se détérioreront, ce qui n’est de l’avantage de personne. C’est comme le brexit en Grande Bretagne qui peut conduire à l’implosion de la fière Albion. Dans les deux cas tous ceux qui se sont prononcés pour de telles décisions ne se rendaient pas compte des portées que cela peut avoir. Ils ont en quelque sorte coupé la branche sur laquelle ils sont assis. Et pourquoi? Parce qu’ils croient pouvoir vivre plus indépendamment en s’isolant. Ils se font des illusions et devront se rendre à l’évidence que cela ne colle pas. Le repli sur soi-même est une utopie dans un monde dominé par la technologie. D’où la question fondamentale de savoir si le peuple est dépassé ou pas ? Il l’est, mais je ne vois pas d’autres issues que d’accepter le système démocratique comme il est actuellement, même si j’ai parfois mal au ventre.

pm

Pierre Mathias

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