Abdelaziz Bouteflika « a avisé officiellement le Conseil constitutionnel de la fin de son mandat de président de la République » à partir « d’aujourd’hui ». C’est ce qui a été annoncé à la télévision algérienne. C’est sous la pression de l’armée que le président sortant s’est résolu de démissionner avant le 28 avril comme il avait été prévu. Malgré son grand handicape à la suite d’une attaque cérébrale en 2013, il avait voulu continuer à s’accrocher au pouvoir. Une majorité d’Algériens descendirent dans la rue pour s’opposer à cette décision. Ils en avaient assez du président qui est au pouvoir depuis 19 ans et 11 mois. Il est vrai qu’il n’a pas été en mesure de faire les réformes nécessaires et de donner au peuple une meilleure vie. Les problèmes liés au chômage et à la couverture sociale dominent toujours encore le quotidien. Puis il n’est pas dit qu’avec l’éviction arbitraire du FIS, qui avait remporté une victoire sans merci aux législatives de 1992 contre le FLN, cette mouvance soit à tout jamais éradiquée. Je ne serais pas étonné que les fondamentalistes se manifestent à nouveau. Pour l’armée il était urgent d’anticiper en renversant Abdelaziz Bouteflika, qui n’aurait plus eu la force de résister contre ceux qui se réclament d’un Islam dur et pur. Je peux m’imaginer qu’avec le déclin de l’EI, il y ait des fanatiques de Dieu qui aspirent à prendre la relève. Weiterlesen

Un défilé du 14 juillet sans l’armée ! Pas d’airs martiaux ! Une ambiance populaire, bon enfant. Il est difficile de s’imaginer cela. Cela avait été la revendication d’Eva Joly en 2011, lorsqu’elle se présenta à la présidentielle. Je veux profiter de reprendre un article du « Nouvel Observateur » afin de me poser la question de l’identité nationale. Pourquoi serait-elle représentée uniquement pas les militaires ? Avons-nous besoin de ce décorum afin de savoir qui nous sommes ? Il faut croire que oui. L’histoire de la France ne peut-elle être représentée que par des faits d’armes ? Où sont passés les grands philosophes du siècle des lumières ? Les penseurs qui ont permis au pays d’être ce qu’il est aujourd’hui ? Je ne veux pas sous-estimer le rôle de l’armée dans le développement du pays. Si elle est un gage d’unité au-delà des clivages politiques, elle a une importance primordiale pour ce que je nommerais l’unité. Contrairement à ce qui se passe en Allemagne, où la Bundeswehr est plutôt la mal-aimée de la nation, il serait un sacrilège ici de remettre en question l’armée. Outre-Rhin elle a plutôt le relent d’un passé malheureux. Ceux qui sont en mesure de faire des liens historiques vous dirons, que la Wehrmacht a failli, lorsqu’elle s’est mise sous le joug d’Adolf Hitler lors d’une cérémonie qui a eu lieu à la garnison de Potsdam le 21 mars 1933. C’est là qu’elle a perdu à mes yeux son honneur. Son devoir aurait été de s’opposer à l’anéantissement de la démocratie. Elle a fait courbette devant le dictateur et a ainsi vendu son âme. Je cite cet exemple pour essayer de mieux définir le rôle politique que devrait avoir l’armée. Elle est en France sous le commandement direct du Président de la République et son rôle est de l’accepter, quelle que soit son action. Ceci tout au moins sur le papier. En République fédérale la démarche est une autre pour la Bundeswehr. Son rôle est de sauvegarder la démocratie et ceci indépendamment du gouvernement. Il est même stipulé que son rôle est de s’opposer à toutes formes de totalitarisme. Elle a ainsi un devoir d’ingérence dans les affaires de la nation. Weiterlesen