Afin qu’on se comprenne bien : je suis le premier à exiger une rigueur budgétaire et ai salué les mesures que le gouvernement Ayrault a mis en route pour réduire les déficits. J’ai incité mes amis politiques à faire des efforts supplémentaires concernant les charges sociales. J’ai même pris le risque d’expliquer la démarche de Madame Merkel. Probablement je l’ai cru lorsqu’elle prétendait que la croissance dépendait de l’équilibre des finances de l’État. J’en suis revenu ! Toutes les mesures prises n’ont pas donné l’élan qu’on était en droit d’attendre. Au contraire. Et maintenant c’est Bruxelles qui perd patience. Les fonctionnaires de la Commission n’ont-ils pas compris que la causa Merkel débouche sur un cul-de-sac ? Je m’efforce de répéter que sans une économie dynamique il n’y a aucun espoir. Non, il est impossible d’exiger plus de la France. Ce qui se passe actuellement est de l’eau sur le moulin de Madame Le Pen. N’en déplaise aux autres pays qui ont maîtrisé la crise, il est impossible de faire des comparaisons. Nous n’avons pas affaire à la Lituanie mais à un grand pays de la zone euro. Il doit être dans l’intérêt de tous qu’il y ait un revirement. Je pense que ce qui manque le plus est la solidarité et le bon sens. C’est ce qui semble manquer le plus chez la Chancelière. Elle campe sur ses idées comme si c’était l’Évangile. Elle en retire peut-être momentanément un certain profit, mais qu’en sera-t-il demain ? Je crains qu’elle manque de visions. Pour construire l’Europe nous avons besoin d’une politique commune et solidaire. L‘ Allemagne a vécu cela avec la réunification. De gros sacrifices ont été faits, ce qui à mes yeux est tout à fait naturel. La même chose devrait se passer entre les pays de l’UE.

 pm

http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/10/07/les-trois-scenarios-de-la-bataille-budgetaire-entre-la-france-et-l-europe_4502099_823448.html

Pierre Mathias

J’ai beaucoup d’admiration pour les étudiants qui luttent pour la démocratie à Hong Kong. L’histoire nous a démontré que les Chinois n’y vont pas par quatre chemins lorsqu’on a « le toupet » de leur tenir tête. Que ce soit à Pékin ou au Tibet, la répression a été terrible. Cela devrait nous inciter à la réflexion. Lorsque nous nous plaignons de l’état des lieux, il serait opportun de se souvenir quel a été le prix de notre liberté. Des millions de personnes y ont laissé leur vie. Ceci pour un idéal ! Je pense que beaucoup d’entre-nous l’ont oublié. Que demandent les jeunes ? Tout simplement d’avoir voix au chapitre lorsqu’il est question de leur avenir. Ce ne sont pas les autocrates qui les encourageront à prendre eux-mêmes les choses en main. La dictature ne supporte pas l’initiative personnelle. Elle veut pouvoir tout réglementer et s’insère d’une manière insupportable dans la vie privée des uns et des autres. Il y a probablement en Chine aussi des résolutions qui ne sont pas forcément négatives. Mais elles appellent à la soumission. C’est exactement ce que les manifestants refusent de faire. J’ai bien peur que beaucoup de citoyens – aussi des jeunes – voteront « populiste » dans l’espoir de remettre leur destinée entre les mains de « grands timoniers ». Ce serait un retour en arrière. À mes yeux la perte de toute identité. Reviendrait-on à un passé pas si éloigné ? Serait-on prêt à sombrer dans le totalitarisme par simple confort ? Les jeunes de Hong Kong veulent le contraire. Ils veulent garder l’initiative au lieu de s’en remettre au dirigeants. Certes une position pas toujours commode, mais plutôt cela que de se transformer en mouton ! Au nom de tous ceux qui ont lutté pour la liberté, de Jean Jaurès au Général de Gaulle, prenons notre courage à deux mains et rejetons tout fléchissement de notre part. Liberté, égalité, fraternité… ce ne sont pas des mots sans contenu, au contraire !

 pm

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/10/06/tant-qu-il-y-a-du-monde-on-va-continuer_4501368_3216.html

Pierre Mathias

IS and Twitter

Today DIE WELT is reporting, that IS-warriors are the richest terrorists in the world. Their assets are estimated to amount 1.6 billion euros. The Allied air forces bombed refineries of the IS militia for days in order to destroy their financial base. But the criminal organization has alternative sources of funding. One is running over the network Twitter. „Lead the jihad with your money!“ is the name of a campaign. This has been launched by Abdullah bin Mohammed al-Muhissini, a Saudi sheik. You can reach states with donations. There is a „silver status“ for 250, – USD, for 500, – US-Dollars you can even reach gold. But it is not about to purchase bonus miles or any other prizes hereby. No, this money serves the fighters to buy weapons and ammunition. War funding via social network. Once again it is about users and their posts. The matter is absurd! Networks that normally connect people are used to finance the deaths of others. We should all think about it, if we really understand the digital world or even dominate it. I say: no!

IS und Twitter

DIE WELT berichtet heute, die IS-Krieger seien die reichsten Terroristen der Welt. Man schätzt deren Vermögen auf rund 1,6 Milliarden Euro. Die alliierten Luftstreitkräfte bombardieren seit Tagen Raffinerien der IS-Miliz, um deren finanzielle Basis zu zerstören. Aber die Verbrecherorganisation hat alternative Finanzierungsquellen. Eine läuft über das Netzwerk Twitter.

„Führen Sie den Dschihad mit Ihrem Geld!“, heißt die Kampagne. Ins Leben gerufen hat diese Abdullah bin Mohammed al-Muhissini, ein saudischer Scheich. Man kann Stati erreichen mit Spenden. Es gibt einen „Silber-Status“ für 250,– US-Dollar, für 500,– US-Dollar gibt es schon Gold. Man erwirbt hiermit aber keine Bonusmeilen oder andere Preise. Nein, für das Geld schaffen die Kämpfer Waffen und Munition an. Kriegsfinanzierung via soziales Netzwerk. Wieder geht es um Nutzer und deren Beiträge. Die Angelegenheit ist absurd! Netzwerke, die Menschen verbinden sollen, werden genutzt, um den Tod anderer zu finanzieren. Wir sollten alle überlegen, ob wir die digitale Welt wirklich verstehen oder gar beherrschen. Ich sage: nein!

 

© Thomas Dietsch

Pour plus de clarté : je suis partisan du mariage pour tous. Je considère que chacun doit être libre de choisir de quelle manière il veut vivre. C’est la raison pour laquelle je ne vais pas remettre en question ce qui aujourd’hui est devenu une normalité. Mais je veux tout de même essayer de comprendre les raisons pour lesquelles des milliers de manifestants défilent dans les rues de Paris et ailleurs. Quelle est pour moi la signification du mariage ? En premier lieu la création d’une famille avec des enfants à l’appui. Si cela ne devait pas être le but, je me demande bien pourquoi il faut absolument se marier ? Un très grand nombre de personnes vivent en parfaite harmonie sans avoir dit « oui » à Monsieur ou Madame le Maire et ceci souvent avec des enfants. Il n’est pas obligatoire de faire valider son amour par qui que ce soit. En ce qui concerne le GPA j’ai malgré un peu de peine à l’accepter, même si bien des exemples sont positifs. Je pense qu’une femme ne peu pas être une gare de triage où on entrepose ses spermes. Elle est et restera la mère quoi qu’en en dise. Le commerce autour de cette pratique m’est plus que désagréable. J’ai beaucoup de compréhension que des couples homosexuels veulent pouvoir vivre comme des hétéros. C’est absolument légitime et devrait leur être accordé. Je dois avouer que le GPA me pose bien des problèmes. Serais-je intolérant ? J’essaie de ne pas dissocier l’éthique de la pratique, mais j’ai l’impression d’aboutir dans un cul de sac. La logique veut que les homosexuels aient droit au mêmes privilèges que les autres. J’y souscris complètement. Dans ce cas je dois accepter le GPA mais je n’y arrive pas. Ce n’est pas une question de gauche ou de droite, c’est l’instinct qui parle au plus profond de moi-même. Suis-je devenu intolérant ? Je suis forcé de me poser la question.

 pm

http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/10/05/la-manif-pour-tous-a-nouveau-dans-la-rue_4500742_3224.html

Pierre Mathias

Lorsque des jeunes rejoignent les troupes du Califat, il y a de quoi se poser des questions. Il en est de même pour ceux qui s’enthousiasme pour l’extrême-droite. Ce n’est pas un hasard. Il faut croire que notre société repue ne leur offre plus d’idéaux. Le matérialisme ne pourra jamais remplacer l’idéologie. C’est une erreur de croire que ces dérives ont pour seule raison le chômage ou le manque de perspectives. Bien des Salafistes ont fait des études et sont issus de familles souvent aisées. Bien sûr il y a aussi ceux qui ne trouvent pas d’assises, qui ont derrière eux une carrière de dealer ou de proxénète. En ce qui concerne le national-socialisme, la démarche n’est pas si différente. C’est avant tout la colère qui est le moteur de leur fanatisme. Ils condamnent les uns et les autres leurs parents, tous ceux qui à leurs yeux vivent dans le péché. Est-ce la seule explication ? Il y a probablement aussi l’ennui qui joue un rôle. En s’engageant dans des groupuscules extrémistes, ils ont l’impression de vivre une aventure, comme cela a été le cas pour Bonny and Clyde qui se sont mis en marge de la société en laissant derrière eux une traînée de sang. Mais il y a aussi autre chose. L’idéologie dévastatrice est comme une drogue. Elle éveille des sentiments que personne ose dévoiler. L’attrait du crime et du sang est ancrée chez beaucoup d’entre-nous. Lorsque on justifie ces actes par la religion ou la politique, il n’y a plus de garde-fous. Ce n’est pas sans raison qu’Hitler a inventé des rites pour fanatiser les foules. De braves citoyens se sont transformés en monstres et n’ont pas hésité d’organiser des pogroms. Ils avaient l’aval du Führer. Il en est de même pour l’IS. Les dirigeants ont manipulé le Coran. Ceux qui s’engagent croient le faire pour Allah. Ne se sont-ils pas aperçu qu’ils servent Satan ?

pm

http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2014/10/04/helene-17-ans-de-la-crise-d-adolescence-a-l-islam-integriste_4500047_3224.html

Pierre Mathias

Crociate

Campagne militari al nome della croce, la croce di Cristo. Questi erano gli azioni militari dell’Occidente diretto verso la Terra Santa. L´Oriente dovrebbero essere esenti dai „infedeli“. Gerusalemme dovrebbe essere una città puramente cristiana. Infedeli, allora i musulmani, devono essere uccisi. Oggi sappiamo che queste guerre non sono state superate in ipocrisia. Aspetti strategici e gli obiettivi economici sono stati la vera ragione di queste marce. Nell´anno 1095 si aveva messo in cammino per la prima volta. Sotto il manto della religione. Il libro sacro, la Bibbia, servito come „cava“; cosa aveva legittimato un’azione militare, era stato citato, preso fuori dal contesto. E ‚finalmente si aveva bisogno di una legittimazione. Quando penso a oggi, le azioni dello Stato Islamico, di IS, questo mi ricorda di quel tempo. Tutti i crimini, decapitazioni, la violenza. Oggi essi hanno abusato il Corano come „cava“, giustificano l’oppressione delle donne e altre fedi con la religione. Sì, è giusto che il mondo va in guerra contro questi criminali. Nessuna religione, né l’islam né il cristianesimo, contiene una chiamata a uccidere il prossimo. No, la pace è l’obiettivo. Tutto il resto è un abuso!

Kreuzzüge

Züge im Namen des Kreuzes, des Kreuzes Christi. Das waren diese Militäraktionen, die das Abendland gegen das Heilige Land richtete. Das Morgenland sollte von den „Ungläubigen“ befreit werden. Jerusalem sollte eine rein christliche Stadt werden. Ungläubige, damals Muselmanen, sollten getötet werden. Heute wissen wir, dass diese Kriege an Scheinheiligkeit nicht zu übertreffen waren. Strategische Aspekte und wirtschaftliche Ziele waren der eigentliche Anlass für diese Aufmärsche. Im Jahr 1095 zog man damals zum ersten Mal los. Unter dem Deckmantel der Religion. Das heilige Buch, die Bibel, diente als „Steinbruch“; was für die Militäraktion passte, wurde zitiert, aus dem Textzusammenhang gerissen. Man brauchte schließlich eine Legitimation. Wenn ich an heute denke, die Aktionen des Islamischen Staates IS, erinnert mich das an damals. All die Verbrechen, Enthauptungen, die Gewalt. Heute missbraucht man den Koran als „Steinbruch“, rechtfertigt Unterdrückung von Frauen und Andersgläubigen mit Religion. Ja, es ist richtig, dass die Welt gegen diese Verbrecher zu Felde zieht. Keine Religion, weder Islam noch Christentum, enthält eine Aufforderung, den Nächsten zu töten. Nein, der Frieden ist deren Ziel. Alles andere ist Missbrauch!

© Thomas Dietsch

Carla Bruni-Sarkozy dit non au harcèlement à l’école. Je trouve cela très louable, mais il serait aussi bien de lutter contre les contraintes psychologiques au travail ou dans le milieu familial. Plus que jamais les gens sont soumis à des injustices, au viol de leur jardin secret. Il n’est pas étonnant que les dépressions prennent de plus en plus de place dans notre société. Lorsque des employés ou des ouvriers vivent sous la menace d’être congédiés, la peur de tout perdre prend le dessus. Nous savons où cela peut mener. Bien des couples se séparent, l’alcool ou les drogues prennent le dessus. Et dans tout cela le sort tragique des enfants. Madame Bruni-Sarkozy n’évoque pas cela. Elle dépeint l’école comme un endroit où la liberté devrait être prioritaire. Elle ne parle pas du mobing sur internet, n’évoque pas les suicides d’enfants discriminés, traînés dans la boue. Elle semble aussi ignorer les contraintes des programmes scolaires ou le caractère souvent autoritaire des profs. La vision qu’elle a de l’école est plutôt idyllique. Se met-elle dans la peau d’un gosse qui vit dans un milieu parental des plus tendu ? Où la violence fait partie du quotidien ? Tant que les familles vivent dans l’angoisse du lendemain, il ne peut pas y avoir de quiétude. Le terreau est infesté par l’injustice qui règne dans les banlieues par exemple. Pas étonnant que l’agressivité est le seul exutoire. Non, l’ex first Lady n’est pas allé au fond du problème. Comment le ferait-elle en 90′ ? Peut-être de tels spots sont très médiatiques, mais il devraient avoir plus de substance. C’est parfaitement possible ! Il aurait peut-être été mieux de montrer une cour de récréation. Ce qu’on peut y observer est plus évocateur qu’un discours bien policé. Carla devrait y réfléchir. Le poids des images est plus convaincant qu’une belle frimousse. Malgré tout, elle a bien fait d’intervenir.

 pm

http://next.liberation.fr/next/2014/10/03/carla-dit-noooon_1114018

Pierre Mathias

Le parlement à Ankara a décidé d’envoyer des troupes combattre l’État Islamique. Ils rejoignent ainsi la coalition dirigée par les USA. Je trouve cette décision bonne tout en réfléchissant aux conséquences. En entrant en Syrie, les Turcs pourraient repartir à la conquête du Proche Orient comme cela a été le cas dans le passé. Il serait inconscient d’ignorer les répercussions géopolitiques d’un tel engagement. Les Kurdes ne sont pas sans raison plutôt secoués par une telle décision. L’espoir de créer un État libre, s’amenuise de plus en plus. À eux seuls ils n’ont pas pu enrayer la marche meurtrière des Djihadistes. Ils sont mieux équipés et disposent d’une troupe expérimentée. Ces prochaines semaines on pourra mesurer à quel point l’armée turque est efficace ou non. Il y a aussi un autre facteur qui joue un rôle important. Si le territoire turc était attaqué, l’OTAN devrait intervenir. Chaque membre jouit d’une clause de soutien militaire en cas d’agression. Il se peut que dans de telles conditions l’idée d’un nouvel empire ottoman ne soit plus une utopie. Et ceci avec l’aide des USA. Laissez-moi divaguer. Je pense que Washington ne verrait pas d’un mauvais œil qu’une nation amie joue le rôle de gendarme. Ceci pour ne plus se mouiller directement. Une tentation dans des temps difficiles pour les États Unis. La population est très réticente en ce qui concerne un nouvel engagement militaire. Et l’Europe ? Elle devrait se positionner mais ne le fait pas. Il serait fatal qu’elle ignore les enjeux politiques. Il est bien possible qu’une redistribution territoriale ait lieu. C’est ce qui m’inquiète. De telles manœuvres ont toujours eu des lendemains peu enchanteurs. Mais aujourd’hui nous n’avons pas le choix. Nous avons été court-circuités par les fous de Dieu. C’est plus qu’inquiétant.

 pm

http://www.lemonde.fr/international/article/2014/10/02/le-parlement-turc-debat-sur-une-intervention-contre-l-ei_4498916_3210.html

Pierre Mathias