Carla Bruni-Sarkozy dit non au harcèlement à l’école. Je trouve cela très louable, mais il serait aussi bien de lutter contre les contraintes psychologiques au travail ou dans le milieu familial. Plus que jamais les gens sont soumis à des injustices, au viol de leur jardin secret. Il n’est pas étonnant que les dépressions prennent de plus en plus de place dans notre société. Lorsque des employés ou des ouvriers vivent sous la menace d’être congédiés, la peur de tout perdre prend le dessus. Nous savons où cela peut mener. Bien des couples se séparent, l’alcool ou les drogues prennent le dessus. Et dans tout cela le sort tragique des enfants. Madame Bruni-Sarkozy n’évoque pas cela. Elle dépeint l’école comme un endroit où la liberté devrait être prioritaire. Elle ne parle pas du mobing sur internet, n’évoque pas les suicides d’enfants discriminés, traînés dans la boue. Elle semble aussi ignorer les contraintes des programmes scolaires ou le caractère souvent autoritaire des profs. La vision qu’elle a de l’école est plutôt idyllique. Se met-elle dans la peau d’un gosse qui vit dans un milieu parental des plus tendu ? Où la violence fait partie du quotidien ? Tant que les familles vivent dans l’angoisse du lendemain, il ne peut pas y avoir de quiétude. Le terreau est infesté par l’injustice qui règne dans les banlieues par exemple. Pas étonnant que l’agressivité est le seul exutoire. Non, l’ex first Lady n’est pas allé au fond du problème. Comment le ferait-elle en 90′ ? Peut-être de tels spots sont très médiatiques, mais il devraient avoir plus de substance. C’est parfaitement possible ! Il aurait peut-être été mieux de montrer une cour de récréation. Ce qu’on peut y observer est plus évocateur qu’un discours bien policé. Carla devrait y réfléchir. Le poids des images est plus convaincant qu’une belle frimousse. Malgré tout, elle a bien fait d’intervenir.
pm
http://next.liberation.fr/next/2014/10/03/carla-dit-noooon_1114018