Le parlement à Ankara a décidé d’envoyer des troupes combattre l’État Islamique. Ils rejoignent ainsi la coalition dirigée par les USA. Je trouve cette décision bonne tout en réfléchissant aux conséquences. En entrant en Syrie, les Turcs pourraient repartir à la conquête du Proche Orient comme cela a été le cas dans le passé. Il serait inconscient d’ignorer les répercussions géopolitiques d’un tel engagement. Les Kurdes ne sont pas sans raison plutôt secoués par une telle décision. L’espoir de créer un État libre, s’amenuise de plus en plus. À eux seuls ils n’ont pas pu enrayer la marche meurtrière des Djihadistes. Ils sont mieux équipés et disposent d’une troupe expérimentée. Ces prochaines semaines on pourra mesurer à quel point l’armée turque est efficace ou non. Il y a aussi un autre facteur qui joue un rôle important. Si le territoire turc était attaqué, l’OTAN devrait intervenir. Chaque membre jouit d’une clause de soutien militaire en cas d’agression. Il se peut que dans de telles conditions l’idée d’un nouvel empire ottoman ne soit plus une utopie. Et ceci avec l’aide des USA. Laissez-moi divaguer. Je pense que Washington ne verrait pas d’un mauvais œil qu’une nation amie joue le rôle de gendarme. Ceci pour ne plus se mouiller directement. Une tentation dans des temps difficiles pour les États Unis. La population est très réticente en ce qui concerne un nouvel engagement militaire. Et l’Europe ? Elle devrait se positionner mais ne le fait pas. Il serait fatal qu’elle ignore les enjeux politiques. Il est bien possible qu’une redistribution territoriale ait lieu. C’est ce qui m’inquiète. De telles manœuvres ont toujours eu des lendemains peu enchanteurs. Mais aujourd’hui nous n’avons pas le choix. Nous avons été court-circuités par les fous de Dieu. C’est plus qu’inquiétant.
pm