Afin qu’on se comprenne bien : je suis le premier à exiger une rigueur budgétaire et ai salué les mesures que le gouvernement Ayrault a mis en route pour réduire les déficits. J’ai incité mes amis politiques à faire des efforts supplémentaires concernant les charges sociales. J’ai même pris le risque d’expliquer la démarche de Madame Merkel. Probablement je l’ai cru lorsqu’elle prétendait que la croissance dépendait de l’équilibre des finances de l’État. J’en suis revenu ! Toutes les mesures prises n’ont pas donné l’élan qu’on était en droit d’attendre. Au contraire. Et maintenant c’est Bruxelles qui perd patience. Les fonctionnaires de la Commission n’ont-ils pas compris que la causa Merkel débouche sur un cul-de-sac ? Je m’efforce de répéter que sans une économie dynamique il n’y a aucun espoir. Non, il est impossible d’exiger plus de la France. Ce qui se passe actuellement est de l’eau sur le moulin de Madame Le Pen. N’en déplaise aux autres pays qui ont maîtrisé la crise, il est impossible de faire des comparaisons. Nous n’avons pas affaire à la Lituanie mais à un grand pays de la zone euro. Il doit être dans l’intérêt de tous qu’il y ait un revirement. Je pense que ce qui manque le plus est la solidarité et le bon sens. C’est ce qui semble manquer le plus chez la Chancelière. Elle campe sur ses idées comme si c’était l’Évangile. Elle en retire peut-être momentanément un certain profit, mais qu’en sera-t-il demain ? Je crains qu’elle manque de visions. Pour construire l’Europe nous avons besoin d’une politique commune et solidaire. L‘ Allemagne a vécu cela avec la réunification. De gros sacrifices ont été faits, ce qui à mes yeux est tout à fait naturel. La même chose devrait se passer entre les pays de l’UE.
pm