Et encore du Johnson à volonté ! C’est vraiment lui qui fait la une ! On ne peut pas l’ignorer ! Il veut jouer à son Churchill, qui en 1940, devant le parlement de Westminster, fit cavalier seul en affirmant que la Grande Bretagne devait s’engager complètement dans la guerre et ceci sans négociations préalables. Que si on a la tête prise dans la gueule d’un tigre, toutes discussions seraient vaines.C’est la démarche que semble vouloir appliquer le premier-ministre, celui de la confrontation directe. Mais il oublie que l’UE n’est pas le 3ème Reich. Les députés lui ont fait subir une défaite l’une après l’autre. Ils veulent repousser la date du divorce au tout début de l’année 2020, refusent l’organisation d’élections au 15 octobre 2019. L’attitude intransigeante de Boris Johnson est payante si on en croit les sondages. Les Tories auraient gagné plus de 8 % des voix. Les Anglais semblent aimer ce genre de joute, où un valeureux chevalier défie seul, toutes les tourmentes. Cela semble satisfaire leur esprit sportif. Peu importe que la raison soit mis en veilleuse, ce qui compte c’est le pugilat. Lorsque j’ai appris qu’il en était ainsi, je me suis mis à comprendre l’attitude de Boris Johnson, celle d’un homme qui a tout à gagner, car une partie de son peuple se fiche complètement de la catastrophe qui pourrait arriver. C’est assez déconcertant. Le pays se trouve ainsi dans le trou. Je suis assez satisfait que Westminster ait mis un frein à la démagogie de ce personnage, ait rappelé aux Britanniques, que leur pays était encore une démocratie, où les députés avaient le dernier mot.

Si Boris Johnson respectait le parlement, il serait forcé de négocier, de tout faire pour trouver un deal avec Bruxelles. Mais est-il prêt de le faire ? Il se peut bien que cette comédie macabre continue, que le parlement ne trouvera finalement pas de majorité afin de sortir le pays de cet étau. Le Royaume Uni est déchiré, est meurtri. Je ne vois pas ce matin qu’elle solution pourrait se dessiner, comment sortir de l’imbroglio, où un personnage imbu de lui-même l’a plongé. Une situation plus qu’équivoque, où l’acteur principal devrait faire passer les intérêts de son pays au premier plan. Les évènements de ces derniers jours démontrent les lacunes du système démocratique anglais. Personne pour l’instant est en mesure de reprendre la barre, ce qui serait indispensable. Même si je suis pour une certaine réserve de la queen dans les affaires politiques, je pense qu’en temps de cheffe de l’État elle mette enfin son grain de sel dans cette affaire désastreuse, en tant qu’avocate du peuple. Qu’elle ne se conduise pas comme une personne, qui à première vue, est d’une neutralité déconcertante, qu’elle remette le pays sur la bonne voix en prônant plus de solidarité. Le Brexit l’y oblige, même si cela ne correspond pas aux traditions centenaires de la monarchie constitutionnelle, ou les Royals n’ont rien à dire. La lame de fond qui secoue les institutions de la nation, l’ébranlera à tout jamais. Ce qui se passe actuellement à Downing Streeet est en quelque sorte un suicide. Finalement il sera inévitable que les électeurs soient appelés à nouveau aux urnes. Dans un premier temps pour confirmer ou infirmer le résultat du référendum de 2016 au sujet du Brexit. Dans un deuxième temps il serait possible d’organiser des élections générales.

pm

https://www.nouvelobs.com/monde/20190904.OBS17979/boris-johnson-appelle-les-deputes-a-voter-pour-des-elections-anticipees.html

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