J’aurais envie de dire à Theresa May dégage  et de régler le 12 avril l’irrémédiable. Je trouve que la comédie que nous livre le Royaume-Uni prend des formes déshonorantes pour nous les Européens. Elle essaie de faire comprendre à Bruxelles, que pour les Anglais les élections européennes sont nauséabondes. Que c’est de la cloaque ! Fi la diplomatie, je mettrais à la porte de l’UE la Grande Bretagne la semaine prochaine, peu importe si le Brexit peut faire mal ou pas. Mais j’ai encore un cerveau qui essaie de me remettre à l’ordre en me disant que le peuple anglais a été trompé, mis dans une situation impossible par l’avidité de certains politiciens minables, qui espèrent encore aujourd’hui de faire du beurre sur leur dos ! Il me dit aussi, que sans un compromis, la démocratie en prendrait un sacré coup, apportant la démonstration qu’elle est dans l’incapacité complète de régler les problèmes, qu’elle n’est souvent que du bavardage. Mais aller proposer à Londres de mettre en place un Brexit à la carte, comme le suggère Donald Tusk, je le refuse personnellement. Vouloir étendre la date buttoir sur 12 mois en attendant que Westminster daigne se décider, est pour moi pas acceptable. J’ai l’impression que l’arrogance qu’affiche Madame May, qui a complètement échoué par son incapacité, est une provocation que nous ne devrions pas accepter. Je trouve qu’elle a dépassé de loin les limites de la décence.

D’après les informations que j’ai pu glaner ce matin, les négociations avec le Labour piétinent, Jeremy Corbyn se trouvant lui aussi dans une situation précaire. Un grand nombre de députés de son groupe appelleraient de leur vœux que le peuple soit à nouveau appelé aux urnes, pour trancher enfin cette situation, de rester le cas échéant membre de l’UE. Si on me demandait si j’en aie envie, je crois que dans l’état d’exaspération dans lequel je me trouve, j’opposerais une fin de non recevoir à un tel revirement. Mais là aussi ce serait une réaction de mon ventre, pas de la raison qui dans de tels cas doit toujours primer. Mais d’un autre côté de pas opposer de résistance ne peut pas être propice à un compromis. Parfois un éclat ferait du bien comme celui aux Nations Unies lorsque Nikita Khrouchtchev a pris sa chaussure le 12 octobre 1960 et a frappé violemment le pupitre de l’Assemblée Générale. Un accès de colère qui est resté dans les anales. En étant trop bien éduqué on arrange pas non plus les choses. Voyons d’abord comment réagiront les chefs d’États européens le 10 avril, s’ils se laissent une fois de plus mener par le nez par les Anglais. Mais ils devraient aussi se dire, qu’ils ne sont pas des larbins à la merci de Madame May. Assez craché de venin, que s’agirait-il vraiment de faire ? Tout d’abord montrer de la détermination en prouvant aux citoyens britanniques que leur pays est avant tout en danger, qu’il pourrait se scinder si l’Écosse se résolvait à faire sécession, que la guerre entre les deux Irlande pourrait reprendre avec tout le lot d’horreurs que cela engendre. Je pense que nous sommes trop discrets et qu’il faudrait partir à l’offensive. Et finalement déclarer que le Brexit sera appliqué du côté de l’UE dans toute sa portée, même si cela peut faire mal. Cela implique des contraintes douanières de taille et un retrait préalable de toute coopération économique.

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/05/brexit-theresa-may-brandit-la-menace-des-elections-europeennes_5446492_3210.html

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