Il est étrange que la presse française passe plus ou moins outre ce qui s’est passé hier à Bruxelles : le compromis au sujet de Nord-stream 2. Il s’agit du gazoduc qui reliera la Russie à l’Allemagne dans la mer baltique. Ce sera le second, ce qui inquiète certains pays de l’Est de l’UE, qui avaient été membre du Traité de Varsovie avant la chute du mur de Berlin. Ils ont peur que l’Union Européenne puisse un jour être à nouveau soumise à une mainmise, comme ils l’avaient connue pendant la guerre froide. Comme on le voit les rapports, attisés par le conflit ukrainien et l’annexion de la Crimée, sont plus que tendus avec Moscou. Pour l’Allemagne, qui s’oppose elle aussi à la politique expansionniste de Vladimir Poutine, il n’est pas question d’isoler encore plus la Russie. À long terme la considérer même comme membre de la famille européenne, dont les liens historiques sont bien plus profonds que certains veulent l’accepter. Le but ne serait-il pas d’étendre un jour l’UE de Brest à Vladivostok ? Peut-être une utopie, mais ce sont des faits géopolitiques qui ne peuvent pas être ignorés. C*est ainsi qu’il faut comprendre le compromis européen, qui sans remettre en question la politique énergétique de l’UE, n’entravera pas la poursuite de tels projets. Ce seront aux pays qui achèteront le gaz à régler les modalités commerciales. Il en va du monopole de l’énergie en général et de notre dépendance en particulier, à cause de notre manque de ressources. Le pétrole de la mer du Nord se trouve en grande parties sous pavillon de la Norvège et du Royaume Uni. Après le Brexit, l’UE n’aura plus une influence directe en ce qui concerne ces réserves de brut. Nord-Stram 2 pourrait être une réponse, mais elle aussi est bancale, car le Kremlin aura son mot à dire en ce qui concerne les livraisons.

Les sociétés qui gèrent ces ventes, sont comme Gazprom, des sociétés étroitement liées à l’État Russe. Il n’est donc pas à prévoir que seules les règles commerciales régiront ce négoce. C’est déjà le cas actuellement, mais le sera encore plus fortement à l’avenir. L’inquiétude de l’UE est justifiée, même si la Chancelière affirme que parallèlement il y aura des importations de gaz liquide provenant des États-Unis. Elle se réjouit qu’il y ait eu un accord de dernière minute à Bruxelles, incluant pour la première fois à ce sujet toutes les nations de l’UE. « Il y a effectivement eu un accord qui n’a été possible que grâce à l’étroite coopération entre la France et l’Allemagne, sous la présidence roumaine de l’UE. Je vois très souvent le président français, il y a une étroite coopération, sur tous les sujets européens ». Mais ce qui se passe ici, est un plan à longue haleine. Il s’agit pour Angela Merkel d’arrimer la Russie de plus en plus à l’UE, malgré les tensions actuelles, aussi une réponse à l’Amérique de Donald Trump. Malgré mes réticences, je ne vois pas d’autre réponse si nous ne voulons pas sombrer dans le néant et rester une force économique face aussi à la Chine. Nous serons forcés de chercher un rapprochement avec Moscou, que cela nous plaise ou non. Vladimir Poutine sait que le temps joue pour lui, ce qui ne nous met pas dans une situation de départ favorable. Mais il serait aussi temps de revenir à la réalité. Le projet Nord-Stream 2 en fait incontestablement partie.

pm

https://www.ouest-france.fr/europe/ue/nord-stream-2-accord-europeen-sur-le-compromis-franco-allemand-pour-le-transport-du-gaz-6216161

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