Un effet imprévu de l’action des Gilets jaunes, est que « La République en marche » devra changer de cap pour les élections européennes. Elle passera d’un programme plutôt libéral à une vision franchement plus proche des citoyens de l’UE. Il s’agira de bâtir enfin l’Europe sociale, sans laquelle de plus en plus de personnes tourneront le dos aux institutions de Bruxelles. Il devra être accepté que l’endettement annuel dépasse les 3 %, ce qui n’est pas seulement une révolution dans un verre d’eau, mais cela marquera enfin les priorités à prendre. C’est la seule marche à suivre, si on veut éviter l’implosion de tout le continent. Mais les Gilets jaunes ne sont pas la seule raison de ce revirement. Je pense que le Brexit y joue aussi un rôle de taille. Si en prend encore le temps d’analyser ce qui s’est passé au Royaume Uni, il faut bien faire amende-honorable. L’UE n’a pas réussi à donner confiance au peuple britannique, qui craignait alors de sombrer dans la précarité, car le gouvernement de sa Majesté avait pris l’option de jouer à fond la carte du libéralisme. Cela a amené le bradage de l’industrie. Nombre de grandes marques comme Rover ou Rolls-Royce ont été vendus à des trusts européen comme BMW ou Volkswagen. La Mini, le fleuron du génie anglais, est aujourd’hui une marque allemande. Bien des ouvriers ont perdu leur emploi. Londres a misé à fond sur la City, comme machine à sous. Les travailleurs on en eu pour le compte. En faisant le choix de l’argent facile, avec lequel on ne se salit pas les mains, il y a eu un réflexe de rejet de la part des citoyens, qui ont payé cher cette partie de roulette.

S’il avait eu plus de doigté de la part de l’UE, le référendum n’aurait pas été si négatif. Il y a eu bien sûr aussi une réaction xénophobe, car les travailleurs anglais pensaient que le peu d’emplois qui leur restaient, seraient usurpés par des personnes venant de l’Est de l’UE, qui seraient d’accord à accepter les salaires dumping qu’on leur offriraient. C’est là que chaque Européen éclairé devrait voir à quel point l’aspect social de l’UE a été négligé. Il s’agirait avant tout d’harmoniser les prestations sociales d’un pays à l’autre ainsi que la fiscalité. Mais avant tout d’équilibrer les salaires et les revenus. Emmanuel Macron semble l’avoir compris. Le programme de LREM pour les élections européennes pourrait bien amener d’autres pays à revoir leur copie en ce qui concerne le social, ce qui est une très bonne chose. Pour les conservateurs de la République fédérale, une pilule difficile à avaler. Si l’équation réussissait, il ne ferait pas de doute à mon avis, que les salaires et les rentes soient augmentés, ainsi que les prestations sociales. Les bénéfices fait sur le dos des travailleurs se réduiraient forcément. Avec sa politique restrictive, l’Allemagne a freiné le développement de l’UE. Plus de solidarité sera de mise à l’avenir. Je souhaite que les lobbys perdent enfin leur prédominance à Bruxelles. Malgré les arguments arguant qu’une telle démarche pénalisera la croissance, je ne pense pas que cela ne sera pas le cas, au contraire. En renforçant le pouvoir d’achat, il sera possible de stabiliser le marché intérieur. Une priorité absolue occasionnée par la politique isolationniste de Donald Trump. Comme on le voit, une Europe sociale est un bon investissement pour l’avenir.

pm

https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/17/les-gilets-jaunes-forcent-macron-a-redefinir-sa-strategie-pour-les-europeennes_5398596_823448.html

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