« Nous ne voulons pas être des esclaves ! » 15.000 Hongrois se sont rendus hier dans les rues de Budapest et dans d’autres villes du pays, pour protester contre la loi qui prévoit que les employeurs puissent exiger que leurs employés fassent jusqu’à 400 heures supplémentaires par an. Il en allait aussi de l’érosion de la démocratie. Viktor Orban n’a t-il pas manipulé la loi électorale en sa faveur ? Les citoyens en ont assez de la prédominance du parti au pouvoir, le Fidesz, qui peut tout se permettre. Ils critiquent également la tentative de dompter la justice, comme c’est le cas en Pologne ou d’avoir « pris sous son aile protectrice » les médias. Comme cerise sur le gâteau vient s’ajouter le départ forcé de la « Central European University »du milliardaire américain d’origine George Soros, avec un relent antisémite. Dans tout cela il ne faut pas oublier avec quel mépris Orban a traité et traite encore les migrants. Le but des protestataires est d’ébranler le régime, dans l’intention de le faire sortir de ses gonds. Je trouve cette nouvelle importante, car tous les partis d’opposition ont participé à ces manifestations. Cela ne veut pas dire qu’ils réussiront rapidement à chasser Viktor Orban du pouvoir. Il jouit d’un grand soutien à la campagne, mais pour combien de temps encore. Je trouve encourageant que le peuple semble enfin se réveiller. À une époque, où le néofascisme est en pleine expansion, des signes prometteurs. Aussi en Pologne il semble y avoir une érosion du pouvoir en place.

Mais attention, il ne faut pas crier trop rapidement victoire. Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, est un fait très répandu. La grande erreur des autocrates est de devenir aveugle et de croire qu’ils peuvent se passer du peuple. Viktor Orban a dépassé de loin ce qu’il pouvait exiger de ces citoyens. La grogne qu’il a provoqué peut ébranler sa superbe. Dans ce cas-là le totalitarisme emploie souvent la force pour « calmer les esprits ! » J’ai vu hier soir à la télévision des manifestants qui en avaient assez d’être considérés comme des personnes intolérantes soutenant sans broncher les tendances néofascistes de leur gouvernement. « Nous ne sommes pas des monstres, des individus rétrogrades qui ont la nostalgie du passé. » Ils prennent en référence Ferenc Szàlasi, le chef fasciste hongrois, qui s’est emparé du gouvernement avec le soutien d’Adolf Hitler pendant la guerre. Ils n’oublient pas les déportations des Juifs en 1944 et de leur extermination. 450.000 victimes ont été à déplorer. 28.000 Roms viennent s’y ajouter. Lorsqu’on lit les diatribes émises par le Fidesz, il y a de quoi frémir. Je déplore évidement le laxisme de l’UE, qui est plus que frileuse par rapport à Viktor Orban. Et dire que les contribuables européens financent ce régime antidémocratique ! Je pense qu’il serait enfin temps de mettre un terme à cette attitude. Plus d’argent tant que ce pays ne change pas de fusil d’épaule. Les manifestations qui ont eu lieu en Hongrie sont un premier signe encourageant, même si les intérêts privés priment. Et que se passerait-il si Orban faisait marche-arrière ? Pourra-t-il à nouveau renforcer sa mainmise sur le peuple ? Ou essayera-t-il par la force, de mater tous ceux qui sont descendus dans la rue ?

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/16/des-milliers-de-hongrois-protestent-contre-le-gouvernement-orban_5398460_3210.html

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert