Luiz Inacio Lula da Silva ne va pas lâcher du lest, après que sa candidature aux élections à la présidentielle qui a été invalidée par le tribunal électoral. L’ancien président (2003-2010) qui a été condamné à une peine de plus de 12 ans pour corruption, on l’accuse d’avoir reçu un appartement avec vue sur mer, en cadeau de la part d’une compagnie immobilière, qui désirait en retirer des avantages dans l’attribution de commandes publiques. Lula a réfuté ces accusations et pense qu’il est la victime d’un complot visant à faire passer l’extrême-droite au mois d’octobre. Le dernier sondage de l’institut Datafolha le met avec 39 % des intentions de vote au premier tour en tête des sondages, soit 20 points de plus que le deuxième, le député d’extrême droite Jair Bolsonaro. Ce sera probablement Fernando Haddad, l’ancien maire de Sao Paulo, que le parti des travailleurs mettra à sa place si l’arrêté du tribunal est confirmé. Ce dernier brigue pour l’instant la vice-présidence. Mais le parti ne laissera pas tomber Lula. Il fera appel de cette décision auprès du tribunal constitutionnel. Voilà pour les faits, mais une chose est certaine, le Brésil se trouve une fois de plus dans une situation des plus précaires. Il se pourrait que l’atmosphère s’embrase et que le peuple prenne « pignon sur rue », avec les conséquences qu’on connaît. Quel sera l’attitude de l’armée ? Elle a probablement plus de sympathie pour Jair Bolsonaro, le leader de l’extrême-droite, homophobe, raciste et totalement intolérant que pour une gauche qui aspire à plus d’équité. Il y a du Pinochet dans l’air !
Je pense que les officiers ne resteront pas stoïcs dans une telle situation et ne pourront pas résister à la tentation « de sauver le pays », comme ils l’avaient fait de 1964 à 1985 en instaurant la dictature. Ce serait absolument dans l’air du temps. Jair Bolsonaro serait une bonne marionnette pour donner un alibi aux frondeurs en uniformes. Du revu et du remâché ! Dans de telles conditions la gauche n’a guère de chances, que celles de se retirer dans la clandestinité. Cela ne m’étonnerait pas que le parti de Luiz Inacio Lula da Silva soit mis à l’index. Tout cela a un relent de guerre civile. Je prend cet exemple pour décrire ce qui est en train de se passer un peu partout dans le monde. Le Brésil pourrait être le point de départ du raz-de-marée qui pourrait atteindre un grand nombre de pays. Tout cela m’inquiète au plus haut point. Je suis trop mal renseigné pour juger si l’arrêté contre Lula est justifié ou non, mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il vient à point nommé en ce qui concerne une prise de pouvoir par les fascistes. J’émets des doute s’il est opportun de faire voter le peuple dans de telles conditions. Dans un cas pareil, je pense qu’il serait bon que tribunal international, à priori neutre, reprenne l’affaire en main. Avant d’avoir une décision de sa part, je repousserais les élections de quelques mois. Je pense que de tels arbitrages pourraient désamorcer bien des situations. Pour Jair Bolsonaro ce serait aussi équitable. Il pourrait ainsi prétendre qu’il n’est pas devenu président grâce à des combines mais de plein gré des Brésiliens. Ce serait aussi un avertissement pour l’Europe qui pourrait aussi être la proie d’une telle situation.
pm