Emmanuel Macron est en Chine avant tout pour approfondir les relations entre la France et l’Empire du Milieu. Mais il n’en reste pas là, il se veut être le porte-parole de l’Europe toute entière. Le moment est plus que favorable pour lui, d’autant plus que l’Allemagne est à la recherche d’un nouveau gouvernement. La chancelière est pour l’instant qu’en mesure de régler les affaires courantes, mais ne peut pas entamer de nouvelles initiatives. Le Président est en train de prendre le leadership de l’UE. Il le fait avec bravoure, sans prendre forcément des pincettes et c’est bien ainsi. Il apporte le sang neuf dont avait besoin l’Union, qui était entrain de vaciller à cause de sa léthargie. De commencer par s’engager avec la Chine, est très positif. Il a bien perçu que c’est par là qu’il fallait commencer, du fait que l’Amérique se met de plus en plus hors-jeu. S’il réussissait à créer des liens privilégiés entre l’Europe et cette grande nation, l’équilibre mondial pourrait s’en trouver modifié. J’appelle de tous mes vœux que cela se passe ainsi. Emmanuel Macron a déclaré qu’il se rendrait une fois par an à Pékin, ce qui a sûrement été enregistré avec satisfaction par Xi Jinping. Angela Merkel ne peut qu’entériner ce qui se passe et doit dans son for intérieur maudire les libéraux qui ont fait sauter les négociations d’un gouvernement qui aurait aussi associé les Verts. Dans un tel contexte il faut que les négociations avec le SPD évoluent le plus rapidement possible, si elle ne veut pas rester en touche. Je suis persuadé que Martin Schulz, en tant qu’ancien président du parlement européen, voit bien la portée de ce qui se passe, ce qui peut lui faciliter la tâche ces prochains jours.

Les conservateurs seront obligés, s’ils ont un sens politique, de faire encore plus de concessions, afin de ne pas porter du tort à leur pays, une nation qui vit par ses exportations. Dans ce contexte, la chancelière à tout intérêt de ne pas soutenir que du bout de ses lèvres Emmanuel Macron, dans ses visées pour l’UE. Le président a reparlé de la culture millénaire de la Chine et a démontré que ce pays était à la pointe du progrès. Que ses capacités à redonner un coup d’accélérateur, non seulement dans le domaine de la technologie, mais aussi en ce qui concerne la politique et l’économie, étaient bénéfiques. C’est vraiment là qu’il faut faire des efforts, car l’avenir y est palpable. Ce qui lie l’Europe et la Chine, c’est une culture millénaire, ce dont ne jouit pas les USA. Le mercantilisme est important, mais il n’y a pas que cela. En se référant aux racines de l’histoire, cela donne à ces deux pays une assise extraordinaire. L’argent n’est pas tout, c’est ce qui caractérisera nos relations. La subtilité consiste à mêlé le pragmatisme à la culture, d’en faire des partenaires inséparables. C’est ce qui a caractérisé le passage au Palais de l’Élysée du général de Gaulle, qui n’a pas placé André Malraux tout en haut de la hiérarchie gouvernementale par hasard. Cela me plaît beaucoup qu’Emmanuel Macron ne néglige pas cet atout si important de notre histoire. Un peu plus de profondeur ne peut que nous faire le plus grand bien, car c’est au fond ce qui caractérise notre continent.

pm

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/01/08/macron-veut-batir-la-confiance-avec-la-chine_5238752_3216.html

Pierre Mathias

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