Emmanuel Macron est omniprésent dans les négociations qui ont commencé aujourd’hui à Berlin pour former le nouveau gouvernement. Le SPD exige qu’une grande coalition soutienne le Président de la République en ce qui concerne les plans des réformes pour l’UE. Ce sera à côté des points épineux, comme le problème des migrants, où les sociaux démocrates exigent le regroupement familial aussi pour les réfugiés économiques et la politique de la santé, où le parti veut se battre contre une médecine à deux vitesses, le troisième volet primordial des débats de ces prochains jours. Martin Schulz s’occupera personnellement de l’Europe dans une commission formée à ce sujet. Il est évident que si l’Allemagne était un peu moins frileuse au sujet de l’UE et soit prête à aller de l’avant comme Emmanuel Macron le souhaite, que ce serait une révolution. Il sera possible de convaincre la base du SPD avec la ferme intention d’aller de l’avant. En étant mou il n’y aura pas de gouvernement. Les négociateurs conservateurs devraient prendre de la graine du côté du Palais de l’Élisée, où il a été prouvé qu’il est possible de gagner des élections en soutenant d’une manière offensive l’UE et ceci malgré les dires qu’une telle démarche est impopulaire. Cela n’a pas été le cas. Je ne peux qu’inciter Madame Merkel d’avoir le courage d’aller dans la même direction et d’accepter les propositions du SPD. Les Allemands ont peur, que ce soient eux qui paient les pots cassés en cas d’échec. Je suis prêt à faire la démonstration que ce serait la léthargie et la tiédeur qui feraient bien plus de mal. Pourquoi ? La République Fédérale doit son succès économique qu’aux exportations.
Si Bruxelles pouvait être plus efficace au niveau de l’économie, ce serait une garantie pour l’avenir, car le marché intérieur s’en trouverait ravigoté. Il serait possible de produire plus avantageusement, ce qui donnerait un coup de fouet aux exportations. Il faudra être terriblement efficace afin de contrecarrer la Chine, qui dominera de plus en plus tout le business en Asie. À part Silicon Valley, les produits américains, ne sont souvent pas à la pointe du progrès et ne sont attractifs pour les importateurs. C’est bien la raison pourquoi Donald Trump veut faire de l’isolationnisme. Pour le SPD il y a encore une autre raison de soutenir le plan Macron, c’est la construction tant attendue de l’Europe sociale. En ayant une système fiscal harmonisé, il faudra arriver à plus d’équilibre entre les différents pays de l’union. L’Allemagne serait ainsi mise au diapason, ce qui serait absolument nécessaire en ce qui concerne les salaires ou le montant des retraites. Il serait aussi possible de donner plus d’élan aux jeunes et leur formation. Si le CDU-CSU abondait dans ce sens, cela toucherait aussi les normes de la couverture sociale, dont fait aussi partie la santé. Un pas dans ce sens faciliterait les négociations, car pour que cela joue, il faudra se conformer aux règles européennes. Ce que le Président a proposé à la Sorbonne est un modèle impressionnant de la synthèse, car il sait parfaitement bien, que ce serait un moteur plus efficace, que de faire du minimalisme national !
pm