Bernard Chenebault, le président des amis du Palais de Tokyo, une association de collectionneurs et de bienfaiteurs du musée d’art contemporain, s’est comporté comme un désaxé en incitant « ses amis » de passer à l’action contre Greta Thunberg, un appel au crime. « Cette folle rajoute une couche de haine dans notre société déjà fort agitée par de mauvais sentiments de toute part », et « j’espère qu’un désaxé va l’abattre ». Il va sans dire que Emma Lavigne, la directrice du Palais de Tokyo soit choquée par de telles menaces. « Je suis abasourdie par les propos surréels de cet homme que je ne connais pas, et dont nous nous désolidarisons, bien sûr, complètement. Je l’ai aussitôt appelé pour exiger des excuses publiques, et lui signifier que son départ, programmé pour bientôt, devait être accéléré. » Le président de cette association, Bernard Chenebault, s’est empressé de faire son mea culpa. « Hier, samedi 28 septembre, j’ai utilisé sur Facebook des mots graves et totalement déplacés contre Greta Thunberg. Je regrette profondément ces propos qui ont heurté de nombreuses personnes, à qui je présente mes excuses pour l’indignation qu’ils ont ressentie. Bien sûr, je n’appelle aucunement au meurtre de Greta Thunberg et vous prie de croire que, dans le “jeu” de Facebook, mes mots ont totalement dérapé hors de ma pensée et de mon intention. » Il n’en est pas à sa première tentative en ce qui concerne « des interventions musclées ». Le 6 avril il s’était permis de faire des remarques racistes en qualifiant les citoyens du Sultanat du Brunei de « faces de macaques ». Voici pour les faits !
J’ai de la peine de suivre le raisonnement de cet homme, qui crache sur Greta Thunberg. Il est étrange que cette jeune fille soit mise au pilori parce qu’elle exprime la vérité, celle d’une personne qui somme les politiciens d’agir d’une manière raisonnée en ce qui concerne le réchauffement du climat. Le tout dans une atmosphère glauque de la haine. De faire appel au meurtre d’une jeune fille en l’attaquant au sujet du syndrome d’Asperger dont elle est atteinte. Il est infâme de traiter ainsi une jeune femme en la faisant passer pour une personne étant débile. J’ai de la peine à comprendre une telle attitude et ne peut que jeter l’anathème sur un personnage comme Bernard Chenebault. Il ne faudrait laisser rien passer en ce qui concerne de telles diffamations. Et tout ceci dans un milieu qui se dit porter la bannière de l’art, de propager son ouverture. Il est certain que Greta dérange, qu’elle met mal à l’aise un milieu qui se considère comme étant élitiste. L’exemple odieux du philosophe Michel Onfray qui abonde dans le même sens ne peut pas être ignoré. Il n’a pas revendiqué la mort de l’activiste suédoise, mais il la traînée dans la boue. De le faire contre une personne souffrant d’un handicape est inadmissible, ne peut pas être excusé. Tout cela est la preuve à quel point l’atmosphère est tendue en ce moment. De livrer ainsi Greta Thunberg à la curée me semble être un bon baromètre en ce qui concerne l’intolérance. Je trouve que de tels agissements sont les signes avant-coureur des horreurs qui se dessinent pour l’avenir. Appeler des hommes et des femmes à faire appel à la violence se passe de commentaires. Mais c’est pour moi la preuve que tout finira dans un bain de sang !
pm