Dans ce cas bien précis, il ne s’agit pas du coq gaulois qui a gardé toutes ses plumes, mais bien de Boris Johnson qui a galvaudé dans un temps record tous ses acquis. Après avoir mis à la porte les rebelles de son parti, 21 députés ayant fait la gloire des Tories, c’est maintenant Amber Rudd, la ministre chargée du travail et des retraites, qui a jeté l’éponge. Elle qui a été en 2016 contre le Brexit, avait tenu bon malgré les différents qu’elle avait avec ses collègues durs et purs, car elle croyait encore à la liberté de pensée. « Je ne peux pas rester alors que des bons, loyaux conservateurs modérés sont exclus ». Elle déplore que la démocratie ne soit pas respectée, que le fait de dire haut et fort qu’on n’est pas d’accord puisse avoir de telles conséquences. Boris Johnson est en train de se mettre à dos tous ceux qui ne le suivent pas. Ce serait près de la moité des Britanniques. « J’avais rejoint votre gouvernement en toute bonne foi: accepter le No Deal devait être sur la table, car c’était le moyen par lequel nous aurions les meilleures chances de parvenir à un nouvel accord pour sortir [de l’UE] le 31 octobre. Cependant, je ne crois plus que partir avec un accord soit l’objectif principal du gouvernement. »

Amber Rudd a mis du temps pour s’apercevoir qu’elle avait affaire à un fieffé menteur. Ce ne sont pas seulement certains anciens membres de son parti qu’il a trompé, mais bel et bien le peuple dans son ensemble. Comme ministre sortante du travail, elle sait bien dans quelle situation plongeront les plus démunis. Il y aura, qu’on le veuille une descente aux enfers. La leçon à tirer de cette lamentable situation, est que la démagogie fait perdre la raison à tous ceux qui en sont les esclaves. Boris Johnson a joué dès le début avec deux cartes différentes. Il aurait aussi pu s’arranger avec un maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE, si cela était à son avantage. Une fois de plus il est déconcertant de voir quel mal peuvent occasionner les autocrates. Le premier-ministre est en train de saboter l’esprit démocratique de l’Angleterre, en voulant imposer un populisme de mauvais aloi, comme celui de la Hongrie ou de la Pologne par exemple. C’est le déni d’un système qui depuis des centaines d’années a fait ses preuves. Au lieu d’apaiser les esprits, il attise la braise. Il me fait penser en ce moment à un pompier pyromane qui met le feu à la forêt afin de pouvoir l’éteindre après coup et passer pour un héros, pour un sauveur. Il est des plus déconcertant de voir qu’un tel personnage puisse être pris au sérieux, que les électeurs semblent tenter de lui donner plus de voix, une embellie qu’il ne mérite pas. Ils semblent avoir la nostalgie d’un dirigeant pouvant faire jouer ses muscles, même si cela représente pour eux la déchéance. Une fois de plus je trouve la bêtise de certaines couches du peuple déconcertante. Le parlement serait bien conseillé de refuser demain, la tenue de nouvelles élections. Elles ne pourront que se dérouler dès le moment, où le no-deal sera écarté. Boris Johnson ne baigne pas dans la subtilité. Il croit en jouant au rouleau-compresseur pouvoir s’imposer. Affaire à suivre ! Je suis de ceux qui ne crie pas trop tôt victoire, car il est loin d’être dit, qu’il échoue en ce qui concerne le verdict des urnes. Les Anglais semblent aimer les « Malbroogh s’en va-t-en guerre ! »

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/08/brexit-la-ministre-du-travail-demissionne-nouveau-revers-pour-boris-johnson_5507800_3210.html

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