Et voilà qu’un Anglais nous rafle Émile Coué ! Boris Johnson, un optimiste à tous crins, voit l’avenir de l’Angleterre comme un jardin d’Éden. Il ne suffirait plus qu’à se mettre sous le pommier, ouvrir tout grand sa bouche et attendre que la pomme vous tombe dans le râtelier. C’est ce qu’il a dit hier à Manchester. « Quitter l’Union européenne est une énorme opportunité économique pour faire des choses que nous n’avons jamais été autorisés à faire pendant des décennies » Je ne sais pas si je ne pige plus rien, mais je crois que pour avoir du succès, il faudrait mettre la main à la pâte. L’industrie a été démantelée, car beaucoup d’investisseurs ne voulaient plus mettre leurs pattes dans le cambouis. Ils avaient préféré jouer au poker menteur à la City, gagner des sous sans se mettre à suer. Beaucoup de marques prestigieuses ont passé à la trappe et ont été vendues à un prix dérisoire à l’Allemagne en particulier. Pour qu’il y ait des prairies pleines de fleurs, il faut se manier le cul ! Je me souviens qu’en étant jeune, me rendant souvent dans la fière Albion, j’y rencontrais des retraités très respectables de l’âge de 35 ans. Ils avaient servi dans les colonies, les années qu’ils y passaient était comptées doubles, si je ne me trompe. Ils passaient leur temps à jouer au bridge ou à boire leur thé dans le jardin de leurs manoirs. Des gentlemen qui ne sont pas morts au travail. Et c’est avec cette mentalité, que le très respectable Monsieur Johnson, un lointain parent de la queen, veut sortir le pays du marasme dans lequel il l’a plongé.

Cela n’aura à ma connaissance, rien à voir avec le miracle économique allemand. Boris Johnson a dit, lorsqu’on l’interrogea sur les rapports futurs avec l’UE, que la question irlandaise était au centre de ses préoccupations. « L’approche du gouvernement du Royaume-Uni n’est pas de se désengager, ni d’être distant, ni d’attendre qu’ils viennent à nous, nous allons essayer de résoudre ce problème », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas le faire tant que ce “backstop” antidémocratique, qui cherche à diviser notre pays, diviser le Royaume-Uni, reste en place. Nous avons besoin de le supprimer et ensuite, nous pourrons avancer ». Je ne peux qu’espérer que l’UE reste sur ses positions. Ce n’est pas à elle de capituler devant les exigences impérialistes d’un colonialiste dans l’âme. Ce n’est vraiment pas à la Grande Bretagne de poser ses conditions. Il faut rester ferme à ce sujet, en aucun cas capituler. Nous ne pouvons pas lâcher Dublin, les Irlandais dans leur ensemble. Quand le grand Boris s’apercevra qu’il ne pourra pas nous mettre à genoux, il se vautrera aux pieds de son idole d’outre-atlantique et n’aura aucun complexe de devenir son vassal. Il verra qu’il sera soumis à un régime bien plus draconien que celui de l*UE, qu’il devra dévorer de ses mains, les restes qu’on veut bien lui donner. Comme je l’ai écrit à maintes reprises, j’ai de la peine à comprendre que de nombreux Anglais se soumettent à ce jeu sordide. J’ai l’impression qu’ils ont oublié leur fierté à la penderie et qu’elle y moisira un certain temps. « Reprendre le contrôle ne signifie pas seulement que Westminster va regagner sa souveraineté sur l’UE, cela signifie également que nos villages, nos villes et nos comtés vont gagner en autonomie » Je veux bien, mais sans argent ce n’est que du bla-bla !

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/27/pour-boris-johnson-le-brexit-constitue-une-enorme-opportunite-economique_5494153_3210.html

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