Boris Johnson doit se frotter les mains de voir sa rivale jeter l’éponge, Theresa May a annoncé sa démission de sa position de chef de parti pour le 7 juin. Elle restera rivée à son poste de Premier-Ministre jusqu’au jour, où son successeur sera désigné. Nous voilà arrivé à la fin d’une comédie macabre qui a souillé le Royaume Uni. La plus vieille démocratie du monde a complètement failli en ce qui concerne le Brexit, ce qui ne présage rien de bon. Cela fait pour moi l’effet de l’immolation d’un système qui avait semblé faire ses preuves, celui d’un peuple souverain. Qu’on se le dise, il ne l’est plus et c’est ce qui m’inquiète le plus, comme en France, où le RN se trouve en tête des sondages. Cela revient à dire que la démocratie est utilisée comme moyen de vengeance. Il s’agit de faire le carton, non de trouver un compromis dans les décisions à prendre. Un déni complet de la raison, ce qui rend très vulnérable la démocratie, qui se base sur elle. Ce qui se passe depuis trois ans en Angleterre est le signe avant-coureur de ce qui pourrait nous arriver d’ici peu. Il en va tout d’abord des qualités que devrait avoir un dirigeant. Theresa May a échoué. Elle n’a pas été capable de redresser la barre. Ce qui s’en doute va s’ensuivre, c’est le chaos, orchestré par l’extrémiste de l’extrême-droite, Nigel Farage et son nouveau parti qui porte le nom emblématique de Brexit. Une option totalitariste qui ne correspondait pas au flegme britannique, loin s’en faut. Le scrutin de jeudi – pour les élections européennes – sera lorsqu’il sera confirmé demain soir, un Waterloo pour les Tories comme pour le Labour, qui disparaîtrons d’après les sondages dans les oubliettes. Un Boris Johnson ne sera pas en mesure, même s’il devait être nommé à Downing Street, de freiner la décadence de la politique. Pourquoi ? Il est pour ainsi dire impossible d’empêcher quelqu’un qui veut sauter d’un toit, de ne pas le faire.
Ce qui se passe-là à un caractère irrévocable, qui a moins d’un miracle, ne pourra pas être déjoué. Dans une telle situation je me demande ce qu’il y a lieu de faire ? Surtout pas péter les plombs ! Ce serait pour moi une motivation de lutter encore plus pour les valeurs qu’une majorité d’entre-nous voulons sauver. Celles avant tout de la tolérance, du respect d’autrui. Voulons-nous remettre les rennes entre les mains de ceux qui veulent nous entraîner dans l’abîme ? Et cela nous concerne tous ! Je viens d’entendre aux infos de cinq heures, que le responsable de la lutte contre l’antisémitisme en Allemagne, donne aux Juifs le conseil de ne plus porter la kippa dans la rue, de peur d’attaques. Voilà où a mené le laxisme de la politique, son incapacité de prendre vraiment les choses en main. C’est une capitulation de plus contre la violence, celle que préconise le populisme, comme celui d’un Nigel Farage par exemple. À force de vouloir rafistoler la démocratie, nous lui donnons le coup de grâce. Il serait temps de se poser la question, de ce que nous voulons dans ce bas-monde ? Qu’il soit dit, ce n’est pas en promulguant sans arrêt l’harmonie, que nous réussirons à sortir de l’ornière. Un démocrate doit aussi être en mesure de taper avec son poing sur la table. Les larmes de Madame May ne servent à rien ! Elles m’exaspèrent, car elles sont le signe d’un échec complet, d’une mise à mort !
pm