Au moins une bonne nouvelle, le Bayern a remporté à Berlin la coupe d’Allemagne. Après le championnat samedi dernier, me voici comblé. J’aurais pu ce matin d’élections européennes à nouveau exprimer mes craintes, exprimer mes sentiments concernant l’extrême-droite, je ne le fais pas, car j’aurai au cours de la journée loisir de le faire. Avec le foot j’arrive à oublier pour un instant le bourbier dans lequel nous nous trouvons pris. 3 à 0 contre le FC Leipzig Red bull, n’a pas été une mince affaire. Et le plaisir de voir pour une dernière fois Frank Ribéry et son acolyte Arjen Robin, qui quittent en beauté leur club. J’aimerais dans le cadre de ce texte, parler en particulier de Kaiser Frank, comme on nomme ici le bout-en-train de Boulogne-sur-Mer. Contrairement qu’en France, où il est mal aimé, il est en Allemagne l’idole de ses supporteurs. Lorsqu’on entend la moitié d’un stade réclamer, comme hier soir, qu’il entre pour les dernières minutes du match sur le terrain du stade Olympique de Berlin, cela démontre quel attachement le public lui porte. Pendant 12 ans, ce grand joueur a laissé des traces profondes dans le monde du football allemand. Avec Arjen Robben, il lui a donné le brio d’un spectacle, l’a marqué de fantaisie, d’improvisation. Un foot fait d’artistes, non pas de machines froides et bien huilées. Comme c’est le cas pour Ferrari dans le sport automobile, ces deux joueurs ont apporté par leur personnalité une âme teintée d’individualisme, qui manquait si cruellement à ce sport en Allemagne. Mais pas en jouant aux divas, bien plus en étant des équipiers loyaux, n’hésitant pas à mettre la main à la pâte. Adulé en République Fédérale, méprisé en France, détesté même, Frank Ribéry a démontré qu’il faut toujours donner une seconde chance aux hommes.

Malgré quelques petits esclandres, il n’a pas fait de frasques pendant toutes ces années. Il faut dire qu’il a trouvé une famille qui le préservait, le protégea contre lui-même, donna un soutien moral à ses siens. Le président du club, le légendaire Uli Hoeness, a été son second père. Dans les périodes de crises, comme son escapade avec une dame aux mœurs un peu légères, il ne l’a pas mis au pilori. Il a probablement sauvé son couple. Tout ceci explique l’attachement viscéral du Kaiser Frank à la Bavière, où il veut vivre après avoir pris définitivement sa retraite. Une des qualités du FC Bayern, c’est d’avoir inclut l’empathie comme moyen de gérer avec une rare efficacité une entreprise. D’en avoir fait une grande famille, au lieu d’avoir mis l’argent au premier plan. Ce modèle porte l’empreinte de Uli Hoeness et est cité en exemple par le management international. Le président part du principe que pour mener avec succès une affaire, il ne faut pas ignorer les hommes qui la composent, au contraire. Le FC Bayern n’a pas de dettes et fait partie du club fermé du foot international. Il a démontré à beaucoup de chefs d’entreprises, ce que représente le respect accordé aux employés. Frank Ribéry fait partie de ce modèle. Il est la démonstration, ce que représente la proximité, l’identité avec ses employeurs. Il a tout donné au club et ceci avec un enthousiasme à tous crins. Un individualiste comme lui a eu la liberté d’être lui-même, ce qui n’est pas une mince affaire en connaissant son caractère frontiste. Bravo !

pm

https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/05/25/legende-en-baviere-kaiser-franck-ribery-tire-sa-reverence_5467342_3242.html

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