Les relations entre la Chine et les États-Unis me font penser au proverbe du pot de terre contre le pot de fer, ou le premier fait les frais d’une association avec un allié, qui de par sa nature est axé sur des conflits. Lorsque Jean de La Fontaine dans une de ses fables, recommande de faire cause commune qu’avec ses semblables, il pense à la vulnérabilité du pot de terre. C’est exactement l’attitude qu’affiche Donald Trump qui croit pouvoir forcer les Chinois à faire amende honorable en leurs imposant des taxes douanières. Il est probable qu’il en fera les frais, car il oublie que l’Empire du Milieu est éternel, que le temps joue pour lui. Les USA ne sont pas le pot de fer, loin s’en faut. Ni économiquement, ni culturellement. C’est un pays qui est sur le déclin, même si une telle déclaration de ma part vous surprendra. Ils leur manque un atout essentiel, c’est le facteur temps. Ils croient pouvoir forcer leurs adversaires à se conformer à leurs règles en leur assénant des coups. Tout d’abord ils font mal, mais pour tout individu habitué à les encaisser, ce n’est plus qu’une question de persévérance. Il arrivera un moment, où l’agresseur s’essoufflera, où ses coups faibliront. C’est ce qui se passera aussi dans le bras de fer entre la Chine et l’Amérique. Tout cela ressemble à un match de boxe, ou l’un des deux adversaires attaque sans arrêt et qui à un moment, où il l’attend le moins, reçoit un coup de poing dans le ventre. Cela arrive toujours à nouveau, lorsque l’attaquant oublie de se défendre, car il a le sentiment d’être dès le début le vainqueur. Je pense que Donald Trump se complaît dans un tel comportement, celui de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu. Il devrait savoir – lui qui se prend pour un homme d’affaires – qu’il ne faut pas sous-estimer son adversaire, qu’il ne faut pas l’attaquer avec des moyens qui sont primaires et parfaitement perceptibles. L’art d’un combat bien menés, consiste à ne pas abattre ses cartes trop rapidement.

Comme je l’ai déjà écrit, l’attitude commerciale de la Chine a de quoi irriter. Ses dirigeants n’hésitent pas à bafouer les droits d’auteur, pratiquent sans vergogne l’espionnage industriel. Ils sont aussi partis en croisade contre nos économies en devenant actionnaires d’entreprises de pointes. L’exemple de la maison Kuka à Augsbourg est significatif pour leur stratégie expansionniste. Cette entreprise est à la pointe des nouvelles technologies, un fleuron de l’industrie allemande, par ses recherches, par sa créativité. Les Chinois ont réussi peu à peu à s’infiltrer en achetant des parts. Maintenant ils sont majoritaires et font aujourd’hui la pluie et le beau temps. Un exemple qui devrait faire réfléchir Donald Trump. Il aura beau ériger des barrières douanières, il ne pourra pas enrayer la marche en avant de la Chine, comme celle des migrants au demeurant. Aucun mur pourra freiner à long terme le flux des réfugiés. Trump a oublié que nombre d’entreprises de pointe aux USA insèrent dans leurs produits de la technologie chinoise. Elles seront obligées d’augmenter ainsi leurs prix ou de réinventer des pièces détachées strictement américaine. C’est justement là que le facteur temps joue en défaveur des États-Unis. Mais ce président, qui manque totalement de subtilité, n’a pas encore compris qu’il sciait la branche sur laquelle il est assis. Je pars du principe qu’il fera de même pour l’Europe. En agissant ainsi il va droit au suicide. Mais nous les Européens n’auront probablement pas les nerfs de persévérer comme le font les Chinois. Tout cela démontre que la politique du pot de fer, n’est qu’aléatoire, qu’elle est limitée dans le temps. Donald Trump « en prendra plein la gueule ! »

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/11/importations-chinoises-donald-trump-maintient-la-pression-sur-pekin_5460767_3210.html

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