Le sommet de Rome contre les abus sexuels envers les mineurs arrivera aujourd’hui à son terme. Le but est de lutter d’une manière plus efficace contre la pédophilie en forçant les évêques de rendre public les affaires connues, ce qui n’était de loin pas le cas. Le cardinal Reinhardt Marx, évêque de Munich-Freising, a déclaré hier que bon nombre de documents avaient été sciemment détruits afin de protéger les prêtres coupables. Essayez de vous imaginer, ce qui se passerait dans un tel cas dans le droit pénal. Vous seriez avec raison inculpés pour entrave à la justice, ce qui serait passible de prison. Ceci de la part d’une institution qui se place moralement au-dessus des autres et qui devrait montrer un exemple d’intégrité. Il est évident que l’église catholique se trouve dans une des situations les plus précaires de sa longue histoire. Même si je salue les efforts qu’elle fait pour aborder ce phénomène nauséabond, j’ai l’impression jusqu’à maintenant que les vrais problèmes ne sont pas abordés comme il devrait l’être. Il en va du pourquoi. La première question qui se pose est de savoir s’il y a des raisons institutionnelles à ce phénomène. Il me paraît évident que pour des pédophiles notoires l’Église est un terrain de prédilection pour leurs agissements. Ils sont en contact constant avec des enfants. Une situation jusqu’alors propice pour leurs méfaits. Comment envisager de nouvelles disposition dans le cadre du catéchisme ? Faut-il donner aux laïcs une part plus importante encore dans de telles activités ? Il est clair que c’est dans le recrutement des prêtres que le bât blesse, mais comment éviter les dérives? Y aura-t-il à l’avenir des critères plus draconiens à ce sujet ? Mais pour moi une chose est certaine, par la répression on ne rendra pas caduque la pédophilie.

Cette vague d’abus est à mon avis que le sommet de l’iceberg. Il en va d’une remise complète en question de la propagation des valeurs « dites » morales, avant tout en ce qui concerne la sexualité. Tant qu’elle est considérée comme un mal nécessaire afin de mettre sur terre des enfants, la situation ne pourra pas évoluer. La mettre au pilori en la taxant de péché contredit à mon avis les valeurs judéo-chrétiennes de la religion. L’acte sexuel est l’apogée de l’amour et devrait être considéré comme un cadeau de Dieu, pas le contraire. Cela nous mène tout droit au célibat, que cela celui des prêtres ou des nonnes. Si il y avait évolution par rapport aux valeurs à donner à la sexualité, il serait permis de se poser la question s’il n’est pas plutôt un frein qu’une bénédiction ? Pour ma part je pense que tout le monde devrait être libre de faire son choix. Si pour certains la chasteté correspond à leur sacerdoce, je n’y vois pas d’inconvénients, mais est-il nécessaire d’en faire un dogme ? Théologiquement cela ne tient pas le cap. Est-ce la raison qui conduit à la pédophilie ? Je ne le pense pas, mais ne peux pas mettre ma main au feu. Ce serait l’objet d’une étude qu’il faudrait mener à moyen et long terme. Il est néanmoins certain que sans une analyse profonde des problèmes évoqués, rien de déterminant pourra se passer. Je serais en fin de journée étonné, si l’Église se remettait complètement en question, qu’elle soit prête de jeter par dessus bord ce qui la caractérisait, tout au moins dans les mœurs, jusqu’à présent. Affaire à suivre !

pm

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/23/quelles-pistes-concretes-pour-lutter-contre-les-abus-sexuels-dans-l-eglise-catholique_5427464_3224.html

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