Depuis quelques temps, comme Emmanuel Macron l’a fait en Égypte, je cherche les raisons du malaise qui nous rendent depuis quelques années la vie si difficile. Je suis son raisonnement, que cela n’est de loin pas seulement un phénomène social, qu’il suffit de régler à coups de milliards. Bien plus la question fondamentale de la vie en général. Il est évident qu’il ne puisse pas y avoir de réponses toutes faites. Elles n’existent pas ! Comme vous l’avez pu lire dans mes textes, je reprends souvent l’exemple du mythe de Sisyphe, cet homme qui pousse une pierre jusqu’au sommet de la montagne et qui au dernier moment, peu importe la cause, la lâche. Elle se précipite alors dans l’abîme entraînant tout sur son passage.Je pourrais aussi parler de la fascination du Crépuscule des Dieux. Celui de la destruction intégrale, une sorte de suicide collectif et ceci avec le but de tout reconstruire, de faire tabula rasa. Un Chef d’État ne peut pas le dire clairement comme je le fais ici : Je crois que nous nous trouvons dans une phase d’autodestruction. La politique est dans l’incapacité de mettre un frein à un tel phénomène, elle ne peut qu’attendre le pire, pour ainsi dire comme spectatrice. Même si les apprentis-sorciers de l’extrême-droite s’immolaient, rien n’y changerait. Pourquoi ? Je pense qu’il est dans la nature humaine de s’autodétruire afin de se réinventer ensuite. N’oublions pas que nous vivons en Europe occidentale depuis 73 ans en paix. Une phase aussi longue n’a jamais eu lieu sur le continent. Un miracle en soi. Je ne vais pas énumérer toutes les raisons. L’une d’entre-elles est la menace nucléaire qui ne fait pas la différence entre les belligérants. L’Idée d’un anéantissement intégral de l’humanité a été un vecteur stabilisateur pendant la guerre-froide. Personne ne voulait prendre en compte le principe de la terre brûlée comme l’avait fait Adolf Hitler. Je pense que malheureusement ce genre de retenue s’est évaporé avec les ans.
Le 27 janvier 1945 a eu lieu la libération du camp d’Auschwitz par l’armée rouge. Une journée commémorative contre l’inhumanité et l’arbitraire. Pour beaucoup d’Européens plus qu’une date comme les autres. Force est de reconnaître qu’avec le temps il est difficile de ressentir de telles horreurs avec la même vivacité que si elles avaient eu lieu il y a peu. Pour bien des jeunes des faits qui ne les concernent pas directement, loin s’en faut. Mais lorsque le souvenir s’estompe, les dangers issus du totalitarisme ne sont plus présents viscéralement. Il s’agit plutôt, d’une démarche intellectuelle pour ceux qui prennent le temps de réfléchir. Les guerres ont de tous temps été des soupapes de sécurité, aussi paradoxal que cela puisse être. Le carnage a toujours été une manière de se défouler. C’est la redécouverte des instincts que chacun porte en soi. La preuve que l’éducation et la bienveillance ne sont que factices, lorsqu’il en va de la survie. La politique aura beau vouloir essayer de convaincre les gens, qu’ils courent ainsi à la mort, rien ne pourra arrêter à mon humble avis, cette chute dans les enfers. Je crains qu’Emmanuel Macron ait raison dans son interprétation, un aveu d’impuissance qu’il était grand de faire. C’est cette perspicacité intellectuelle que j’apprécie chez lui.
pm